Bangui — 58 enfants en conflit avec la loi sont en attente de leur jugement à Bangui dont 22 en instance de jugement et 36 en instruction. Information confirmée par le magistrat Thierry François Moskit près le tribunal pour enfant à Bangui.
Parmi ces dossiers en instruction figurent ceux des enfants associés aux groupes armés qui seront jugés après la session criminelle de juin dernier. L’annonce de leur jugement est faite au RJDH alors que des personnalités sont nommées près le tribunal pour enfant. Leur prise de service dépendra de l’avancement des dossiers en instruction.
Selon le président du tribunal pour enfants Thierry François Moskit, plusieurs enfants sont poursuivis pour attentat à la pudeur et viol. Il présente aussi le record quant aux enfants associés aux groupes armés, « les enfants dont la tranche d’âge varie de 13 à 17 ans sont présumés auteurs de plusieurs infractions dont l’attentat à la pudeur, viol etc. On note 22 dossiers en instance de jugement et 36 autres en instruction. Nous avons enregistré deux dossiers des enfants associés aux groupes armés», précise-t-il, avant de relever que « les enfants qui sont enrôlés dans les groupes armés sont en état d’infraction permanente. Ils doivent être traqués et jugés », a-t-il indiqué.
Après les prononcés de jugement, les enfants condamnés vont purger leur peine dans les cellules préparées à cet effet à la Prison Centrale de Ngaragba à Bangui. « A la maison d’arrêt de Ngaragba, le ministère avec les partenaires ont aménagé une chambre de détention pour les enfants jugés. Nous vous informons que quatre enfants condamnés sont à la maison centrale de Ngaragba, trois sont scolarisés et un subit une formation socioprofessionnelle. Lorsque les verdicts des 22 dossiers seront tombés, le ministère prendra toutes ses responsabilités pour protéger ces enfants selon les normes », a-t-il ajouté.
Il met l’accent sur l’aspect correctionnel selon les dispositions prévues par le code pénal en vigueur « le code pénale centrafricain est aussi appliqué aux enfants, vu que l’attentat à la pudeur est condamné de deux à cinq ans et le viol est condamné à une peine maximale. Par contre une mesure aléatoire a été adoptée pour les causes des enfants en situation d’infraction. Mais il n’existe pas d’exception selon le code pénal, parce que les mêmes sanctions sont appliquées pour les mineurs et pour les adultes », a développé Thierry François Moskit.
Ces annonces sont faites dans un contexte où l’Unicef dans son rapport de juin dernier déplore la présence d’au moins 10.000 enfants dans les rangs des groupes armés.