BANGUI - Le gouvernement se propose de faire subir, coûte que coûte, aux écoliers et élèves des préfectures de la Basse Kotto, du Mbomou et du Haut-Mbomou (sud-est), ainsi que de la Haute Kotto (centre-nord) en novembre prochain les examens et concours comptant pour l'année scolaire 2016-2017, a appris lundi Xinhua auprès d'une autorité du ministère de l'Education nationale.
"Des missions ont été dépêchées, il y a de cela un mois, dans les inspections académiques du sud-est dans le but d'évaluer la situation pédagogique et scolaire afin d'élaborer le calendrier des examens et concours dans les préfectures précitées", a reconnu Ernest Mada, directeur de cabinet dudit ministère.
"Trois centres sont identifiés par ce projet : Il s'agit des villes centrafricaines de Bangassou, Rafaï et Obo, situées toutes dans la partie sud-est du pays", a-t-il poursuivi.
Au moment de la conception du projet de rattrapage des examens et concours, le gouvernement a annoncé que ledit projet est appuyé par de nombreux partenaires techniques et financiers et que la mission onusienne MINUSCA se chargera d'acheminer sur les trois sites le matériel nécessaire à ces épreuves.
Le gouvernement a également insisté pour que les préfectures de la Basse Kotto et de la Haute Kotto, notamment la ville centrafricaine de Bria, ne soient pas délaissées.
En instruisant les préfets et les sous-préfets le 27 octobre, avant qu'ils ne regagnent leur poste respectif, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra leur recommandait "de remettre les enfants et les enseignants sur le chemin des classes malgré la situation financière encore difficile du pays".
En détail, il préconisait "un regard particulier sur la situation de l'école, d'y veiller pour qu'elle reprenne partout, de produire des rapports en harmonie avec les inspecteurs d'académie pour permettre au gouvernement de prendre les mesures qui s'imposent, etc.".
Certains enseignants issus des préfectures concernées par ce projet, conscients que le gouvernement veut éviter à ces régions une année blanche, regrettent cependant qu'ils n'aient pas comblé le volume horaire adéquat en raison de l'insécurité qui a prévalu dans ces régions au pic de la crise. Ils avouent que de nombreuses écoles avaient été abandonnées, les enseignants s'étant rétractés à Bangui et les enfants dans les sillages de leurs parents, sur les sites des déplacés internes, en cachette en brousse, ou encore dans des sites de réfugiés.
Au moment où le gouvernement veut rattraper les examens et concours dans les zones en conflit, il faut relever que ces régions sont coupées de Bangui, puisque les transporteurs n'y vont plus, préférant s'arrêter seulement dans la ville centrafricaine de Bambari (centre).
Pour l'heure, ces régions manquent cruellement de produits de première nécessité. Aussi, les humanitaires ont cessé d'y intervenir, à cause de leur vie fréquemment menacée par les groupes armés. Les vivres sont rares, les paysans ne pouvant plus prendre le risque de se rendre dans les champs.