BATANGAFO - Plusieurs personnes sont tuées et habitations incendiés dans les violences armées proches de Batangafo au nord du pays. Chiffre confirmé au RJDH par des sources autochtones ce 31 octobre.
Depuis le 23 octobre 2017 les violences armées fragilisent le village Saragba, localité située à 1 kilomètre de Batangafo. Joint par le RJDH, les organisations humanitaires dans la région parlent de difficile accès dans la région à cause de l’ampleur de la violence. Ces violences ont repris alors que le DDRR est dans sa phase pilote opérationnelle.
La situation sécuritaire et humanitaire demeure préoccupante selon Brice Namgbangban-Doumta, « le 23 octobre dernier, une faction Séléka assimilée à celle du général Alkatim a attaqué le village Saragba situé à environ un kilomètre de la ville de Batangafo. Plusieurs maisons ont été incendiées et 16 personnes ont été tuées par les ex-Séléka venus de Kaga Bandoro et de Kabo », a-t-il témoigné.
Une source locale présente à Batangafo parle de violation du droit humanitaire international par les groupes armés « la plupart des habitants des périphériques se sont réfugiés dans la brousse pour se mettre à l’abri du danger. Le site des déplacés a été également attaqué. Toutes les activités sont paralysées, pas de commerce, les enfants ne vont pas à l’école, l’administration est fermée. Jusqu’à lors, aucune assistance n’a été déployée auprès de ces populations vulnérables », a déploré cette source.
Le MSF annonce la prise en charge des blessés venant de Saragba. « Médecins Sans Frontières ont pris en charge sept blessés à l’hôpital de Batangafo et trois au centre de santé de Kabo. L’organisation médicale craint que d’autres blessés ne parviennent pas à avoir accès à l´hôpital pour se faire soigner à cause de la violence », regrette MSF.
« La situation à Batangafo et aux alentours est très tendue et la violence peut augmenter à tout moment. Les populations locales vivent dans la psychose. On nous parle de blessés qui n’osent pas venir à l’hôpital par peur de se faire attaquer en route. Pour cela, nous demandons une fois de plus que la sécurité de nos patients, nos équipes et l’impartialité de notre mission humanitaire soient respectée à Batangafo. » déclare Caroline Ducarme, Chef de Mission MSF actuellement à Batangafo.
La situation humanitaire dans cette région devient de plus en plus préoccupante après des mois d’insécurité permanente. L’embrasement de la situation sécuritaire à Batangafo s’est accentué pendant et après le passage du secrétaire général des Nations-Unies en Centrafrique.
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AUGUSTE BATI-KALAMET