Le gouvernement de la République centrafricaine (RCA) est arrivé à un compromis avec les rebelles de la coalition ex-séléka ayant investi les camps militaires depuis la chute de François Bozizé en mars 2013 afin de les libérer pour qu'ils servent véritablement aux objectifs des Forces armées centrafricaines (FACA), a appris vendredi Xinhua d'une source proche du ministère de la Défense nationale.
Les camps militaires ciblés sont ceux du Bataillon de soutien et de service (BSS), du Régiment de défense opérationnelle du territoire (RDOT) et de Béal, a précisé la ministre de la Défense nationale, Marie-Noëlle Koyara.
Le général Jean-Pierre Dolowaya, inspecteur des armées et président du comité des opérations de déguerpissement des ex-rebelles des camps militaires, a indiqué qu'il s'agit d'un programme qui concerne environ 1.000 ex-combattants, femmes et hommes, à qui seront remis à chacun d'eux la somme de 100.000 francs CFA à titre de mesure d'accompagnement. Après cela, ces ex-rebelles devront retourner à la vie civile en rejoignant les membres de leurs familles dans les quartiers.
Il a souligné qu'après l'opération de déguerpissement, qui a satisfait au moins la majeure partie des revendications des ex-rebelles, les différents camps vont permettre aux FACA de les réoccuper dans l'esprit du mandat qui est le leur.
Les négociations ayant abouti à l'opération de déguerpissement des camps militaires dans la capitale centrafricaine, Bangui, ont été menées par les ministères de la Défense nationale et des Affaires sociales, ainsi que la mission onusienne MINUSCA.
En renversant le régime de Bozizé en mars 2013, les rebelles de la coalition ex-séléka, sous la conduite de leur chef Michel Djotodja Am Non Droko, avaient investi puis annexé tous les camps militaires. Ils y sont restés jusqu'au moment de cette campagne de déguerpissement.
Au fur et à mesure que la tenson baisse en RCA, l'armée centrafricaine renaît de ses cendres. La mission de formation de l'Union européenne a déjà rendu disponibles deux bataillons des FACA. Un total de 144 militaires entièrement formés par la Guinée équatoriale venaient d'augmenter les effectifs. 202 autres sont encore en formation au Rwanda. D'autres pays africains, à l'exemple du Congo et de l'Afrique du Sud, sont disposés à leur emboîter le pas.
Lors de sa dernière visite en RCA, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a reconnu les limites des forces onusiennes de la MINUSCA quant au rétablissement de la paix et de l'autorité de l'Etat en RCA. Il s'alignait tacitement derrière le vœu du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra de voir les militaires nationaux se redéployer sur le terrain, ont fait remarquer des observateurs locaux. F