De violents combats continuent de ravager la zone située entre Batangafo, Kamba Kota et Ouogo, dans la préfecture de l'Ouham dans le nord de la Centrafrique, annonce vendredi Médecins sans frontières (MSF).
Selon le communiqué de l'ONG, 21 combattants blessés par balle sont arrivés à moto mercredi 1er novembre au centre de santé de MSF dans la localité de Kabo (environ 60 km au nord de Batangafo).
Les combats entre groupes rivaux qui se sont déroulés fin octobre ont fait au moins 2 morts, selon des sources concordantes.
Depuis, les combats se sont poursuivis mais aucun bilan précis ne peut être établi, faute d'accès à la zone par les humanitaires et les forces de sécurité de l'ONU.
"Nos collègues qui travaillaient d'habitude sur ces axes (Batangafo - KambaKota - Ouogo) et avec qui nous sommes en contact, nous dépeignent des villages désertés, brûlés, des cadavres abandonnés, des postes de santé fermés, parfois pillés, des populations terrorisées en brousse...", explique Luz Linares, responsable MSF à Batangafo.
D'après des sources onusiennes, les combats ont opposé des combattants anti-balaka, milices auto-proclamées d'"autodéfense" au Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC), l'une des factions de l'ancienne rébellion de la Séléka.
"La criminalité a augmenté et les acteurs humanitaires ont été contraints de limiter leurs mouvements et leurs actions alors que la population a besoin d’assistance", explique un responsable du bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU en Centrafrique (OCHA) joint par l'AFP.
Début septembre, Batangafo avait déjà connu une éruption de violences qui avaient fait six morts et privé 28.000 personnes d'aide humanitaire.
"Les événements du 7 septembre avaient occasionné le départ de la plupart des acteurs humanitaires de la zone", a précisé OCHA à l'AFP.
Fin juillet, Batangafo avait aussi été le théâtre de violences lorsque des affrontements entre des hommes non identifiés avaient fait 24 morts et provoqué la fuite d'habitants de la région.
La Centrafrique peine à sortir du conflit qui a commencé en 2013 avec le renversement du président François Bozizé par l'ex rébellion de la Séléka, entraînant une contre-offensive des milices anti-balaka.
L'intervention armée de la France (2013-2016) et de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca depuis 2014, quelque 12.500 hommes dont 10.000 Casques bleus) a réduit considérablement les violences, qui ont repris en intensité depuis le départ de la force française Sangaris.
Des groupes armés s'affrontent désormais pour le contôle des richesses (diamants, or, bétail,) dans ce pays de 4,5 millions d'habitants, l'un des plus pauvres au monde.