Le gouvernement de Simplice Mathieu Sarandji déloge depuis vendredi 3 novembre 2017, 1200 ex-combattants au total sur les trois sites de cantonnement de la capitale centrafricaine. Objectif : léguer ces camps militaires aux FACA.
Le Camp Beal (ancien QG de l’armée française) et le Bataillon de Soutien et des Services (BSS) dans le 1er arrondissement, sans oublier le Régiment de Défense Opérationnelle du Territoire (RDOT) à la sortie nord de Bangui ont été libérés de leurs occupants illégaux. Chaque ex-rebelle Séléka a reçu du gouvernement un appui financier d’un montant de 100.000 francs CFA à titre de prime d’installation.
Au Camp Beal par exemple, l’opération s’est déroulée en présence des officiers de l’armée nationale.
« Le principe de déguerpissement vise à laisser les casernes aux Forces conventionnelles en particulier les FACA qui doivent reprendre leur position », a fait savoir général Jean Pierre Dolowaya, inspecteur des armées. La reprise de ces camps militaires selon l’officier général va permettre « de rétablir l’autorité de l’Etat » sur l’ensemble du territoire, une mesure qui s’inscrit « dans la vision du Président de la république qui prônait l’armée de garnison ».
Même si l’enveloppe (100.000 F CFA) est jugée insignifiante, les bénéficiaires se disent favorables à l’opérationnalisation des FACA. Béatrice, ex-combattante, demande au gouvernement de leur trouver du travail.
« Je suis venue chercher du travail, je ne peux rentrer à Ndélé », a-t-elle indiqué. Béatrice a estimé que les ex-combattants ont été « abandonnés » à eux-mêmes, soulignant que « pendant 5ans, aucun membre du gouvernement » leur rendre visite et s’est étonnée que « subitement, nous sommes délogés ».
Les ex-Séléka occupent ces différentes casernes depuis que la coalition dirigée par Michel Djotidia a pris le pouvoir en mars 2013 par la force des armes. Aujourd’hui, ce sera à domicile, qu’ils pourront attendre le processus DDRR.
Coup de pouce au secteur de la RSS
Le déguerpissement des ex-combattants Séléka des trois sites à Bangui apparait comme un ouf de soulagement pour la Réforme du secteur de la sécurité.
Les militaires formés ou qui seront formés par la mission européenne de formation (EUTM-RCA) vont désormais regagner leurs corps dans les trois bases tenues jusqu’à ce 3 novembre 2017 par les hommes armés de la coalition Séléka.
Depuis le mois de janvier 2017, l’EUTM-RCA avait entamé la réorganisation des FACA conformément à la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS). Déjà au mois d’avril 2017 lors du colloque sur l’armée organisé à Bangui, l’EUTM-RCA avait annoncé rendre disponible au mois de juin 750 soldats formés. La mission européenne de formation avait promis dotés l’état-major de 1500 hommes formés d’ici décembre 2017.
Une trentaine d’instructeurs de l’EUTM sont mobilisés pour la formation.