Bangui — De violents combats sont signalés depuis une semaine dans des villages proches de Batangafo, au nord de la RCA, apprend t-on de sources humanitaires. Médecins Sans Frontières dit craindre le pire pour les civils qui seraient pris au piège.
Ces combats, selon les sources du RJDH, font rage entre Batangafo et Ouogo. Les villages sur cet axe sont des théâtres de combats, d’après MSF, l’une des deux organisations encore présente dans la région.
Dans un communiqué rendu public, MSF a indiqué avoir accueilli mercredi dernier, « 21 nouveaux blessés (…). Il s’agit d’hommes en armes qui ont pu se déplacer en moto. Rares sont les rescapés civils qui sont arrivés », précise le document dont le RJDH a eu copie. Le communiqué de MSF parle de « des villages désertés, brûlés, des cadavres abandonnés, des postes de santé fermés, parfois pillés, des populations terrorisées en brousse ».
MFS dit n’être pas en mesure d’apporter l’aide médicale nécessaire aux civils pris au piège de ces combats, à cause des violences qui bloquent la circulation entre Batangafo et Ouogo, « malgré tous nos efforts, nous n’arrivons plus à les atteindre. Nous demandons instamment à tous les forces armées présentes dans la région, et tout particulièrement à leurs chefs ou responsables hiérarchiques, de faciliter le passage des personnes civiles, malades ou blessées, qui tentent de rejoindre nos structures et de laisser nos ambulances circuler librement dans ces zones », lance Luz Linares, responsable MSF à Batangafo.
Des sources indépendantes contactées dans cette ville parlent de combats entre Antibalaka et ex-Séléka. Difficile d’avoir des précisions sur des affrontements qui font rage depuis plus d’une semaine. Ces combats auraient contraint les habitants des villages situés sur l’axe Batangafo-Auogo de trouver refuge dans la brousse où les conditions de vie sont inacceptables.
Les violences qui secouent les villes de Batangafo, Kabo et leurs environs passent sous silence depuis que l’essentiel des organisations humanitaires ont été contraintes, en septembre dernier de se retirer à cause des attaques des groupes armés. MSF et l’ONG Mentor revenue il y a quelques semaines, sont les seules organisations actuellement opérationnelles dans ces localités où les besoins humanitaires sont énormes.