Bangui-Le Chef de l'Etat centrafricain, Faustin Archange Touadéra, a présidé, à mardi 07 novembre 2017 à Bangui, une rencontre de l'élite centrafricaine baptisée petit déjeuner de Prière ou Rencontre Internationale de Bangui et dédiée à « la Recherche de la paix et de la Réconciliation nationale».
La Rencontre Internationale de Bangui vise à instaurer chaque année un petit déjeuner de prière avec la participation de personnalités venues du monde entier pour soutenir la recherche de la paix et de la cohésion nationale pour un développement harmonieux du pays.
Environ deux cents personnalités issues de toutes les catégories socioprofessionnelles et des forces vives ont pris part à ces assises, lors desquelles Faustin Archange Touadéra a appelé à ses compatriotes à la fraternité, valeur susceptible d'aider à bâtir une République Centrafricaine prospère.
Quatre communications en guise d'introduction ont été présentées, entre autres, par l'ancien député au Bundestag (parlement allemand), Rudolf Decker, qui a invité les élites à la repentance impliquées dans les crises récurrentes, après avoir retracé l’expérience de l’Allemagne, jugée similaire à celle que vit la République Centrafricaine.
« Depuis son accession à l’Indépendance en 1960, la République Centrafricaine fait face à une instabilité politique et institutionnelle consécutive à des crises politico-militaires récurrentes ayant entraîné l’exacerbation des tensions intercommunautaires, la méfiance généralisée, la haine tenace, le rejet de l’autre. Un pays divisé et confronté à un défi de reconstruction, de la cohésion nationale, de vivre ensemble et de recherche de la paix », a déploré le Président Touadéra.
Il a donc exhorté les Centrafricains à beaucoup prier en vue de vaincre le mal car, a-t-il souligné, «Nous avons atteint l’abîme du mal », mais «nous pouvons vivre heureux si nous acceptions l’autre ».
Le président de l’Assemblée nationale, Abdou Karim Meckassoua, a estimé pour sa part que les bourreaux qui ont commis des crimes abominables doivent répondre de leurs actes devant la justice avant toute réconciliation nationale.
La reconstruction nationale est un long processus et la question de la citoyenneté est un processus continu, a-t-il ajouté.
Le président de la Ligue centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH), Joseph Bindoumi, a demandé à l’élite centrafricaine de prendre la décision de renoncer à la violence au sortir de ce Petit déjeuner de Prière.
Le Petit déjeuner de prière ou Rencontre Internationale de Bangui a lieu 10 jours après la visite en République Centrafricaine du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a promis de plaider pour davantage de moyens destinés à protéger les populations civiles contre les violences dues aux groupes armés opérant dans le pays.
Basile Rébéné