Du 8 au 9 novembre courant, la République centrafricaine organise le Forum des investisseurs, afin de mobiliser ces derniers à venir investir dans le pays. Une centaine de participants venus de part le monde sont conviés. Le Président de la République, Pr Faustin Archange Touadera a personnellement présidé l’ouverture des travaux, aux côtés de qui on note la présence du Président de l’Assemblée nationale, Abdou Karim Meckassoua, du Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, la Représentante Afrique de la Société financière internationale (SFI), Mme Mehita Fanny Sylla et Mme Samuella Izopo, Chef de la délégation de l’Union européenne en Centrafrique.
L’initiative de ce forum des investisseurs est née depuis novembre 2016 à Bruxelles, en marge de la Table ronde des donateurs et bailleurs de fonds. Il s’agit de faire venir à Bangui, des investisseurs pour leur présenter les potentialités et opportunités d’investissements dans ce pays en plein effort de reconstruction post-crise. « La République centrafricaine que vous visitez aujourd’hui est un Etat de droit qui se reconstruit après quelques années de difficultés », ainsi a déclaré le Président Touadera à l’ouverture des travaux.
Le chef de l’Etat note au passage que dans les premières missions qu’il a assignées au gouvernement, figure celle d’« assurer la sécurité juridique des acteurs de la vie politique et économique. J’ai exigé cela au gouvernement parce que je crois fermement que le rôle a à jouer dans le relèvement de la République centrafricaine ».
Entre temps, la problématique d’une bonne implication des investisseurs privés n’a pas échappé à Touadera qui semble bien prendre la mesure de l’enjeu : « On ne saurait parler de la contribution du secteur privé à l’économie sans se préoccuper de l’amélioration du climat des affaires et de la sécurité juridique des investisseurs. La bonne gouvernance, la transparence et l’efficacité doivent devenir des réalités tangibles dans les affaires publiques et privées », a déclaré le Président qui a ajouté que « notre ambition c’est le développement d’une économie compétitive, seule en mesure d’assurer l’éclosion et le développement d’entreprises viables, créatrices d’emplois durables et de richesses. A cet effet, le gouvernement est en train de prendre plusieurs mesures pour rendre le climat des affaires attrayant ».
Selon le Ministre du Commerce et de l’industrie, Président du comité d’organisateur de ce Forum, ces assises de 48 heures devront, au finish, permettre de « contribuer à la consolidation de notre performance économique déjà appréciée, par les institutions financières internationales… A titre d’illustration, le taux de croissance du PIB qui est passé de -36,7% en 2013 à 4,5% en 2017 ».
L’Ambassadeur de France, Christian Bader et la Chef de délégation de l’Union européenne ont plaidé pour Ambassadeur France ont plaidé la cause centrafricaine vis-à-vis des investisseurs invités. « Pourquoi demander à des investisseurs potentiels à venir dans un pays en proie à une crise économique et sécuritaire et où l’environnement des affaires demeure sur tous les indicateurs internationaux extrêmement dégradés ? », s’est interrogé Christian Bader qui note que « Si ce Forum se tient aujourd’hui, c’est précisément pour tenter de répondre à cette question cruciale ».
Le diplomate français a expliqué qu’ « on a parlé de chaos, de pays à feu et à sang, on a parlé de nettoyage ethnique, même de génocide. Je voudrais inviter tous nos invités à accueillir ces déclarations avec prudence et lucidité. Certes l’instabilité demeure, certes l’absence de l’Etat a créé à travers tout le pays un vide désastreux qui a été remplis par des mouvements des groupes armés qui prennent les populations en otage et qui organisent en toute illégalité la prédation des ressources locales, mais il ne faut pas oublier les progrès qui ont été réalisés en si peu de temps ».
Quant à Mme Samuella Izopo, Chef de la délégation de l’Union européenne, « La République centrafricaine est un pays fragile, mais riche en ressources et en un potentiel de développement et la croissance économique. Son décollage dépendra de la capacité de transformer ce potentiel en réalité »
Evidemment, la RCA est un pays riche en ressources naturelles, ce qui fait dire à Touadera que « de véritables opportunités d’investissements existent en République centrafricaine ». Entre autres, et sur les traces de Touadera, l’on retiendra (1) dans le domaine des mines, la RCA dispose de 470 indices miniers, de nombreuses ressources du sous-sol qui malheureusement ne sont exploitées jusque-là que par des moyens rudimentaires ; (2) dans le domaine de l’énergie, la volonté d’augmenter la capacité de production d’électricité et la diversification des sources en combinant les énergies classiques et renouvelables, la promotion de l’hydroélectricité, des centrales solaires sont autant d’atouts à explorer ; (3) dans le domaine de l’agriculture, l’objectif est d’atteindre l’auto-suffisante alimentaire après cette longue période de crise, mais surtout un grand besoin de modernisation de l’agriculture par une mécanisation progressive et une consommation des produits locaux ; (4) dans le domaine du tourisme et de l’hôtellerie, la République centrafricaine est un carrefour au cœur de l’Afrique centrale qui dispose d’un important circuit touristique allant du bord du fleuve Oubangui aux innombrables parties vertes et tropicales du pays organisées en parc tels que ‘’Saint Floris’’ et autres ; (5) dans le domaine financier, la création des banques commerciales et établissements d’assurance en tout genre pour faciliter les transactions avec les investisseurs ; (6) dans le domaine de la téléphonie mobile, une couverture nationale l’ambition de rendre plus fiable le GSM et de l’étendre sur l’ensemble du territoire.