Alors que le forum des investisseurs vient de s'achever en RCA, les participants étaient moins nombreux qu'espérés. La faute, en partie, à la situation sécuritaire dans le pays toujours très incertaine.
Le forum des investisseurs de Bangui, ouvert depuis mercredi, s'est refermé ce vendredi. Plusieurs bailleurs de fonds venus de l'étranger ont effectué le déplacement, mais leur nombre est resté en deçà des attentes du gouvernement centrafricain. L'instabilité dans le pays, toujours partiellement aux mains des groupes armés, ne favorise pas le climat des affaires. L'absence de l'autorité de l'Etat et l'insécurité grandissante dans presque 70% du territoire est défavorable à Bangui.
Une situation pas étonnante pour certains observateurs. "L'insécurité va de pair avec le quotidien en Centrafrique. Or il s'agit justement, au-delà des investissements, de donner les garanties permettant aux investisseurs d'être sûrs que leurs investissements ne vont pas être perturbés par l'activité des nombreuses milices qui s'affrontent quotidiennement en Centrafrique", explique Aboya Manassé Endong, professeur de Sciences politiques à l'Université de Douala au Cameroun.
Investir pour améliorer la situation sécuritaire
Pourtant les Centrafricains se veulent rassurants et appelle les investisseurs à venir s'installer. "Nous ne pouvons pas attendre qu'il y ait une situation sécuritaire sur toute l'étendue du territoire pour jeter les bases de la relance économique", insiste Janvier Ngawen, secrétaire permanent adjoint de l'Observatoire centrafricain d'études économiques et sociales. Pour lui, la République centrafricaine a besoin d'être assistée de manière significative. "Si il y avait eu la possibilité de créer un certain nombre d'emplois et de disposer d'un peu de richesse, ça serait plus difficile pour les groupes armés de se multiplier", explique-t-il.
La Banque mondiale qui se pose en garante du potentiel de la Centrafrique a annoncé un versement de 25 milliards de Francs CFA pour la réalisation des infrastructures à l'ouverture de ce forum. Au total ce sont environ 70 investisseurs du secteur minier venus d'Europe, d'Amérique, d'Asie mais aussi des régions comme le Niger et le Tchad qui ont fait le déplacement. Des entreprises françaises et chinoises déjà présentes sur le sol centrafricain dans de nombreux secteurs tels que les télécommunications, le transport aérien, ainsi que le secteur des PME étaient aussi présentes.