C’est finalement fait. Le Conseil de Sécurité de l’ONU vient de voter ce 15 novembre 2017, le renforcement de la Minusca. A l’unanimité, les 15 membres du Conseil ont fait droit au projet de résolution rédigé par la France. Un vote qui s’aligne dans la dynamique souhaitée par Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations-Unies.
Par ce renouvellement, la Minusca va bénéficier d’une augmentation de ses contingents (900 militaires supplémentaires), comme sollicité par M. Guterres qui a effectué en octobre dernier une visite de 4 jours en République Centrafricaine. La force onusienne sera désormais autorisée à « déployer sur le terrain jusqu’à 11.650 personnes, dont 2080 policiers et 480 observateurs militaires », en vertu du projet de résolution français.
En prélude à ce vote au Conseil de Sécurité de l’ONU, la France qui a soumis au Conseil de sécurité ce projet de renouvellement pense que « ce mandat renouvelé permettra à la Minusca de mieux protéger les civils et faire face aux groupes armés ».
Elle pense également que cela va élargir le rôle de l’institution onusienne « dans la stabilisation à long terme de la RCA en lui donnant des responsabilités
additionnelles les domaines du désarmement et de la réforme de la sécurité et de la justice ».
L’Appel des ONG humanitaires
Dans un communiqué rendu public ce 14 novembre, la directrice régionale de l’ONG Norwegian Refugees Council (NRC), Marianne Irion a indiqué que « les civils
centrafricains, souvent pris pour cibles dans les violences doivent être protégés et la mission de l'ONU en Centrafrique renforcée pour éviter que le pays entier ne
retombe dans la guerre civile ».
Un renforcement qui, selon elle devrait empêcher que « le pays entier ne retombe dans la guerre civile ».
En visite au mois d’octobre, le patron de l’ONU avait indiqué à RNL que « la Minusca doit et continuera d’utiliser la force quand la stabilité de l’Etat sera menacée
et à chaque fois que les civils auront besoin de protection dans les zones où elle est présente », et ce « dans les limites de ses moyens ».
Bien avant Antonio Guterres et Marianne Irion, 28 organisations de la société civile centrafricaine et internationale avaient lancé le 6 novembre, un appel à plus de troupes pour la Minusca.
Selon la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), ils sont aujourd’hui « plus de 600 000 personnes déplacées dans le pays », et « 500 000 réfugiées dans les Etats voisins », du fait des violences inter groupes armés.
Toujours selon l’ONU, environs 2,4 millions de Centrafricains, soit la moitié de la population, sont dépendants d’une aide internationale.
Déployée depuis 2014 en Centrafrique en remplacement de la MISCA – la force africaine -, la Minusca fait continuellement l’objet de vives critiques de la part des
populations ainsi que de certaines autorités politiques du pays. Elle a toujours été accusée « d’inefficacité et de partialité dans la mise en œuvre de sa mission ».
Chose qui a toujours été démentie par Vladimir Monteiro, le porte-parole de l’institution onusienne.