Les Nations Unies ont annoncé lundi le lancement d’une enquête spéciale indépendante portant sur un certain nombre d’incidents survenus dans le sud-est de la République Centrafricaine (RCA) entre le 1er mai et le 31 août 2017.
Les Casques bleus de la Minusca ont-ils correctement rempli leurs missions ? C’est la question à laquelle le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) veut apporter une réponse. Lundi, il a annoncé le lancement d’une enquête spéciale indépendante, dans un contexte de détérioration de la sécurité dans le sud-est de la République Centrafricaine.
La poursuite des violences sur fond de tensions ethniques a eu pour conséquences une augmentation de plus de 50 % du nombre de Centrafricains déplacés depuis le début de l’année. 600 250 Centrafricains sont actuellement déplacés à l’intérieur de la Centrafrique et plus de 500 000 autres ont trouvé refuge dans les pays voisins de la RCA. « Un bond en arrière » de trois ans pour la cheffe adjointe de la MINUSCA. Ces chiffres sont effectivement identiques à ceux de 2014.
Les Casques bleus dans le viseur
« L’enquête portera sur les attaques menées contre des civils par des groupes armés à proximité de la présence de la MINUSCA (Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique) dans les préfectures de Haute-Kotto, Basse-Kotto, Mbomou et Haut-Mbomou, ainsi que la réponse de la Mission à ces incidents », explique le Département des opérations de maintien de la paix.
L’enquête sera menée en vue d’améliorer la capacité de la MINUSCA à prévenir la violence et à protéger les civils de menaces imminentes dans la mesure de ses capacités et dans ses zones de déploiement. Elle formulera des recommandations pour remédier à toute lacune, le cas échéant, a précisé le DOMP.
Serait en particulier visé le contingent marocain de Bangassou (à 700 km à l’est de Bangui) dont le manque de réactivité a été critiqué. Cette unité a elle-même été visée par des attaques et huit de ses soldats ont péri. L’absence de Casques bleus à Gambo, préfecture du Mbomou, théâtre de violences, a aussi été dénoncée, la MINUSCA étant même accusée d’avoir été complices d’un des belligérants.
L’équipe d’enquêteurs sera dirigée par le général béninois Fernand Marcel Amoussou. Ancien Chef d’état-major des forces armées béninoises de 2000 à 2005, Amoussou a commandé la Force de l’Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) de 2006 à 2010.
Cette décision intervient alors que le mandat de la MINUSCA va être prolongé et que les effectifs onusiens pourraient être augmentés de 900 hommes. La force serait autorisée à déployer sur le terrain jusqu’à 11 650 personnes, dont 2 080 policiers et 480 observateurs militaires.