L’euphorie, la liesse et l’espoir nés du fameux discours d’investiture consacrant la notion de rupture s’amenuisent et cèdent progressivement la place à la notion de doute. Le doute qui est une composante de la philosophie de Réné Descartes représente un état d’incertitude, une indétermination concernant une situation et ce doute crée indiscutablement un climat de méfiance, d’indécision et d’hésitation. Tel est le cas de nos autorités démocratiquement élues et par voie de conséquence de notre chère patrie léguée par le feu President fondateur Barthélemy Boganda. Suite aux jets de grenades dans un bar bondé de personnes occasionnant des morts que nous déplorons, la crise centrafricaine a intégré une nouvelle dimension et un nouveau mode opératoire. Ce nouveau mode opératoire propre aux salafistes et djihadistes est la forme la plus dangereuse et la plus mortelle des attaques urbaines car on ne connaît ni l’ennemi, ni le lieu et le moment. Même si tout porte à y croire, nous craignons que la nouvelle donne soit animée par des intentions salafistes ou djihadiste. Le laxisme, le manque de fermeté des autorités et la porosité des frontières ont préparé le lit de ces actes odieux. Nous vous rappelons que depuis le début de la crise, aucun état d’urgence, ni un état de siège n’a été décrété par nos autorités alors que l’article 44 de la constitution leur donne le plein pouvoir. Ces régimes restrictifs de libertés publiques pouvaient accroître et étendre les pouvoirs des forces de l’ordre pour désarmer et pacifier progressivement certains quartiers de la seule région restée sous contrôle. L’entrée en jeu de ce nouveau mode opératoire et la montée en puissance des groupes armés dans les territoires occupés risquent de nuire gravement l’ultime chance de levée de l’embargo par le conseil de sécurité de l’ONU. Le gouvernement doit conjuguer des efforts pour créer les conditions nécessaires à la levée de cet embargo car son prolongement serait synonyme de l’échec de tout le système. Hébété et incompris face à la sortie sporadique, médiatique et surtout vide de contenu du premier ministre, le citoyen lambda s’inquiète et s’interroge : Nos autorités ne s’indignent et ne condamnent les crimes que lorsqu’il y a quatre morts au de plusieurs constatés dans les arrières pays ? Ou alors ils ne s’offusquent que lorsque les crimes sont commis dans leur juridiction c’est à dire des territoires sous contrôle ? Les centaines de morts des autres territoires sous contrôle rebelle ne les intéressaient pas puisque hors juridiction ? En guise de prévention, n’était-il pas nécessaire et louable d’annuler la célébration de la fête du premier décembre ? Auriez-vous les moyens militaires nécessaires pour sécuriser des milliers de personnes qui vont effectuer le déplacement ? Percevez-vous votre entêtement à célébrer cette journée comme une réponse à vos détracteurs qui vous taxeront de résigner devant le terrorisme ? Au chevet des victimes de grenades, le chef du gouvernement et son ministre de la sécurité publique ont évoqué l’ouverture d’une enquête. Ainsi, depuis le début de la crise à nos jours, combien d’enquêtes ont été ouvertes ? Quelles ont été les suites ? Combien de criminels identifiés et arrêtés ? L’aboutissement de ces différentes enquêtes est-il conditionné au retour définitif de la paix ? À la lecture de ce qui se passe dans le pays, pensez-vous que ce chef du gouvernement est à la hauteur de sa fonction ? Essoufflé et lessivé, ce premier ministre a t-il encore des choses à prouver ? Faut-il combien de morts pour que sa conscience de diacre d’église le pousse à la démission ? En outre, nous ne partageons pas l’avis de certains de nos concitoyens qui appellent à la démission du président de la république car cela remettrait en cause et compromettrait nos acquis et avancées démocratiques. Par contre, nous appelons publiquement à la démission ou au limogeage du premier ministre qui est en perte totale de repères car sa boussole n’a plus d’aiguille. Sachant que la dernière année du mandat est une année électorale, nous invitons humblement le président de la république de limoger le chef du gouvernement et de se rattraper en sauvant ce qui peut être sauvé sur les deux années de mandature restantes. Si le président de la république ne peut démettre son mentor, nous appelons l’assemblée nationale d’abréger la souffrance de leurs électeurs en faisant usage de l’alinéa 3 de l’article 88 de la constitution du 30 mars 2016 qui fait référence à la motion de censure. Cette redoutable arme constitutionnelle ne peut être signée que par au moins 1/3 des députés et adoptée à la majorité des 2/3. Ce qui est faisable s’il y’a le courage et la volonté politique. En conséquence de ce qui précède les parlementaires conserveront leur mandat jusqu’à échéance. À défaut et si par malheur le peuple se réveille et prend ses responsabilités occasionnant la chute du régime, vous allez perdre votre mandat car la constitution sera suspendu, l’assemblée nationale nationale dissoute…alors prenez vos responsabilités devant l’histoire. Pour finir et en guise de contribution, nous demandons au chef de l’Etat de reloger tous les habitants du quartier kilomètres 5 ailleurs et d’utiliser le site pour des travaux d’extension du marché pour en faire un grand centre d’affaire moderne. À défaut, en abriter une base militaire pour que cessent les velléités guerrières de ce secteur. Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites pas que c’est moi.