Bangui — Quatre partis politiques de l’opposition ont exigé du gouvernement l’abrogation du décret querellé de nomination des officiers de police judiciaire et accusent le gouvernement d’instrumentaliser la justice dans le recrutement des OPJ de la CPS. Position exprimée ce 21 novembre lors d’un point de presse au siège de l’URCA à Bangui.
Il s’agit des partis politiques l’URCA, la CRPS, le RPR et la PATRIE qui se sont prononcés pour condamner le recrutement qu’ils jugent illégal, appeler à l’annulation du décret, et l’Assemblée Nationale au contrôle de l’action gouvernementale.
10 officiers de police judiciaire sont retenus par le comité de sélection sous l’égide de la communauté internationale. 10 ont été recalés après publication du décret du président Faustin Archange Touadera et remplacés par des OPJ inconnus des structures de recrutement. Cette accusation intervient après le refus de la communauté internationale de prendre part à la cérémonie de prestation de serment de ces OPJ la semaine passée.
Dans cette déclaration, Anicet Georges Dologuelé, chef de fil de l’opposition a indiqué que le comportement de Touadera lève la voile sur sa politique, celle de la dictature « tous ces actes qui mettent à nu le peu d’intérêt du régime actuel pour l’indépendance de la justice, pierre angulaire d’une véritable démocratie, sont la preuve que le président Touadera a définitivement inscrit sa politique dans une logique de dictature et de mépris pour les victimes de la crise militaro politique » a-t-il lâché et Nicolas Tiangaye de renchérir que « c’est du jamais vu dans l’histoire de ce pays ».
Ces leaders politiques à savoir : Crépin Mboli-Goumba, Ferdinand Alexandre Nguendet, Nicolas Tiangaye et Anicet Georges Dologuelé ont été accusés par les proches de Touadera en mai dernier d’être les auteurs intellectuels des événements de Bangassou. Ces leaders disent être victimes d’une politique qui consacre l’impunité. « Toutes les plaintes en diffamation déposées au niveau de la justice par ces personnalités ont été purement et simplement bloquées par le ministre de la Justice sur instructions du président Touadera afin d’assurer l’impunité à ses griots, consacrant ainsi un véritable déni de justice » a précisé le communiqué de ces leaders politiques.
Ces accusations sont portées par les leaders politiques au moment où la Cour Pénale est menacée de suspension de financement par la communauté internationale qui exige par la même occasion un nouveau recrutement.