Depuis quelques jours, la reprise des combats dans la région de Rafaï fait replonger la ville de Rafaï et les communes environnantes dans une affection mentale bouleversante et généralisée. Au fur à mesure que les combattants de la Séléka s’approchent de la ville, les habitants se vident pour se réfugier à l’autre côté de la rive vers la République Démocratique du Congo (RDC) via la ville de Bangassou.
Lourdement armés jusqu’aux dents selon une source Minusca, les combattants rebelles de la Séléka s’approchent dangereusement de la ville de Rafaï qui se trouve à quelques kilomètres de Bangassou. Selon une source locale, ils se trouvent depuis ce matin à moins de 30 kilomètres de Rafaï et la prise de cette ville n’est qu’une question de jours, vu l’état de la route conclut la source.
Alors que les soldats marocains de la Minusca déployée dans la région ont reçu de renfort pour se redéployer vers la ville de Rafaï, ils n’ont pas pu franchir plus d’une cinquantaine des kilomètres depuis leur position initiale vers Bangassou.
La population quant à elle n’attend plus l’arrivée des séléka pour se mettre à l’abri. Nombre d’entre elles a pris la route de Bangassou à pied pour rejoindre ensuite la République Démocratique du Congo (RDC) en traversant le fleuve l’Oubangui. Pour l’heure, plus personne ne se trouve actuellement au centre Rafaï selon les autorités locales contactées par CNC.
Pendant qu’à Rafaï l’inquiétude et la psychose gagnent le cœur de la ville, à Dembia, une colonne des combattants Séléka a occupé totalement cette commune sans trop de résistance armée.
Au même moment dans la commune de Zacko, une autre colonne des Séléka lourdement armés et appuyés des combattants soudanais se dirige vers cette commune perdue il y’a quelque temps par ces derniers en faveur des miliciens Anti-Balaka. La contre-attaque s’annonce lourde pour la population de Zacko selon plusieurs sources indépendantes crédibles.
D’après un politologue centrafricain contacté par la Rédaction du CNC, la saison sèche qui s’annonce risquerait d’être favorable à la reprise des combats entre les groupes armés.
Du côté des autorités de Bangui, on ne s’attend pratiquement à rien, sinon du silence coupable.
Anselme Mbata