Suite à un braquage de sa base par des hommes armés dans la nuit de lundi à mardi dernier dans la ville centrafricaine de Bangassou (sud-est), l'ONG humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a décidé d'interrompre son assistance en faveur des populations en détresse, a appris mercredi Xinhua d'une source locale.
En faisant le point, le personnel de MSF s'est aperçu que la base a été saccagé, plus de 50 millions de francs CFA (environ 90.000 dollars) destinés à des projets d'urgence ont été emportés, sans compter des matériels pillés.
Selon Frédéric Lai Manantsoa, chef de mission de MSF en République centrafricaine (RCA), l'organisation ne peut pas exposer la vie de son personnel, près d'une soixantaine. Tout en arrêtant ses interventions à Bangassou, MSF a aussi retiré son personnel tant national qu'expatrié.
MSF était l'un des rares ONGs humanitaires qui avait pourtant maintenu son assistance auprès des populations en besoin de secours sanitaire malgré un contexte d'insécurité généralisée dans le sud-est de la RCA. Devant cet abandon, de nombreux habitants de la ville ont décidé de traverser le cours du Mbomou, le cours d'eau qui fait office de frontière entre la RCA et la République démocratique du Congo, pour trouver asile dans des camps de réfugiés.
Depuis le mois de mai dernier, des affrontements très meurtriers ont éclaté à Bangassou, opposant des groupes dits d'autodéfense à des rebelles supposés appartenir à l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) d'Ali Darass. Le secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, lors de son séjour en RCA, a choisi de se rendre à Bangassou, car c'est dans cette localité que de nombreux casques bleus avaient été tués par des éléments des groupes armés.
Pour le moment, il n'y a pas qu'à Bangassou où l'insécurité a refait surface. Dans la ville centrafricaine de Kaga-Bandoro (centre-nord), des scènes de violence ont repris avec l'annonce de l'installation du préfet, événement mal pris par les groupes rebelles. Des actes de braquages ont été signalés à la base du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et à l'évêché. F