Les paiements en monnaie électronique, au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont dépassé le seuil de 121 milliards FCFA en 2016 dont 95% avec le Mobile Money, selon un rapport publié vendredi par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
A la fin de l’année 2016, l’on dénombrait 32.551 points de services à travers la sous-région, contre 23.867 un an plus tôt, un chiffre d’ailleurs considéré par l’Institut d’émission comme «en deçà de la réalité car, chez certains opérateurs, il n’est pas possible de déterminer avec exactitude le nombre de revendeurs (appelés ‘’call box’’ au Cameroun) affiliés aux grossistes».
La monnaie électronique a ainsi été utilisée sur 97.836.317 transactions en 2016, contre 40.877.985 en 2015, le Mobile Money représentant 99% de cette activité.
En valeur, les transactions globales sont passées de 574 milliards FCFA en 2015 pour atteindre 1631 milliards FCFA en 2016, le Mobile Money représentant 94% de cette valeur, dont 49% pour le Cameroun et 41% pour le Gabon.
Ces tendances, selon l’étude de la Banque centrale, marquent toutefois une très grande disparité entre les pays : autant il n’existe pas d’établissement autorisé à émettre de la monnaie électronique en Guinée Equatoriale, autant en République centrafricaine, le seul produit de Mobile Money n’a été lancé qu’en avril 2016 alors que l’activité de «Orange Money RCA» demeure très modeste.
L’évolution de l’encours de monnaie électronique, c’est-à-dire les sommes détenues par les utilisateurs dans les porte-monnaie électroniques au 31 décembre de chaque année, démontre, selon la BEAC, la confiance grandissante des populations envers ce moyen de paiement, leur nombre de porteurs ayant considérablement évolué, passant de 7,4 millions en 2014 à 12,6 millions d’inscrits en 2016.
Les recharges des porte-monnaie électroniques, qui constituent les dépôts en espèces de la clientèle dans les points de vente, ont atteint 735 milliards FCFA en 2016, dont 663 milliards FCFA pour le Mobile Money, un instrument également considéré comme le moyen par excellence des transferts d’argent par monnaie électronique, 99% de ceux-ci se faisant par Mobile Money.
Les transferts internationaux via la monnaie électronique, lancés en 2012, sont l’instrument de monnaie électronique le plus utilisé pour sortir l’argent hors de la CEMAC, soit 868.294 transactions internationales pour une valeur dépassant les 30 milliards FCFA.
Depuis 2016, précise le rapport, 3 banques (Afriland First Bank, BGFIBank Congo et Ecobank Congo), avec leur partenaire technique, ont débuté les transferts internationaux via le Mobile Money, une opération dont le gouverneur de la BEAC a recommandé la cessation le 7 juin 2017, dans le cadre des activités de monnaie électronique par le canal des partenaires techniques.
S’agissant des actifs, c’est-à-dire des clients ayant utilisé leur porte-monnaie électronique au cours des 30 derniers jours, il était par contre présenté comme faible en 2016, à moins de 22%.
FCEB/of/APA