Pour combattre efficacement le phénomène de migration des jeunes africains vers l’Europe il faut dépeindre l’Occident en rajoutant une variété de couleurs au tableau africain. Cette problématique a fait l’objet d’un échange fructueux et de haut niveau organisé samedi 26 novembre 2017 dans la Commune de Bimbo par une organisation de la jeunesse panafricaine de Centrafrique.
C’est à l’initiative de l’Association des Jeunes de l’Afrique Centrale (AJAC) que plusieurs organisations de la jeunesse, des leaders de la Jeunesse nationale dont ceux de l’Association nationale des étudiants centrafricains (ANECA) se sont réunis le samedi dernier à la Maison des Jeunes de Bimbo pour débattre autour de la thématique « l’Afrique à la croisée du chemin de sa destinée ».
L’objectif selon son organisateur Joel Moyéyégué, est de faire comprendre à la Jeunesse africaine et très particulièrement celle de la République Centrafricaine (RCA) les causes profondes du flux migratoire vers l’Occident et les fâcheuses conséquences entre autres le commerce des esclaves entretenu en Lybie, au Soudan et en Mauritanie.
Lors de ce moment d’échange avec la Jeunesse éclairée de Centrafrique, le conférencier-chercheur et Conseiller spécial du président du Parlement centrafricain, Alain Lamessi, a touché du doigt les vrais motivations de la Jeunesse africaine en indiquant que « ce sont les conditions de vie difficile, le chômage, le manque d’éducation qui poussent les jeunes à rêver l’Europe en prenant tout le risque possible de traverser l’océan. L’océan est devenu aujourd’hui un véritable cimetière pour nos jeunes. En plus de cela il y a ce phénomène qui n’est pas nouveau mais qui est popularisé aujourd’hui c’est celui de l’esclavage de nos frères africains. Ils pensent qu’à l’extérieur c’est mieux et ils délaissent l’Afrique. Nous devons améliorer les conditions de vie pour que les gens ne pensent plus à aller ailleurs. Nous sommes dans un paradoxe : l’Afrique est le continent de l’avenir et en même temps les africains quittent l’Afrique pour ailleurs. Autant les maintenir tous ici ».
En ce qui concerne les actions que certaines organisations de la Jeunesse centrafricaine vont menées pour dénoncer le trafic des migrants en Lybie depuis la capitale centrafricaine, le leader des Paysans centrafricains, Pascal Bida Koyagbele qui a vivement apprécié le niveau du débat levé d’un cran par les jeunes leaders devant lui, de laisser entendre qu’une grande manifestation ayant pour point de chut la devanture de l’Ambassade de la Lybie à Bangui sera organisée à Bangui. Koyagbele poursuit qu’au cours de cette manifestation des recommandations fortes seront faites à l’endroit de l’Union africaine pour que la Lybie soit frappée de lourdes sanctions diplomatiques et économiques.
Si quelques uns ont trouvé petit le cadre dans lequel a été organisée cette rencontre, l’initiative de l’AJAC est saluée par bon nombre des participants. L’organisation prévoit de l’élargir prochainement pour que participent un grand nombre pour aiguiser l’intellect de la jeunesse centrafricaine enrouillé par les crises à répétition et les défaillances encore signalées dans le système éducatif.