Bangui – Aurèle Zoumandji Sorongope, chargé de programme à l’association « Asael Echo System » dans une interview accordée au RJDH a brossé les activités de protection de l’environnement menée par son organisation avant d’inviter la population à éviter de mettre le feu sur la colline de Bas-Oubangui pendant la saison sèche.
RJDH : Aurèle Zoumandji Sorongope, vous êtes chargé de programme à l’association « Asael Echos System ». C’est quoi cette organisation ?
AZS : Asael Echo System est une association qui a vu le jour le 21 février 2015 dans la commune de Begoua à la sortie nord de Bangui. C’est une association qui a pour but la protection de l’environnement et elle était mise sur pied suite à un constat simple, la destruction de l’environnement. Nous avons décidé de mettre ensemble cette organisation pour apporter notre contribution à la protection de l’environnement.
Souvent les gens nous demandent Asael veut dire quoi ? Pour ceux qui lisent la Bible, c’est un guerrier, un général du roi David qui a combattu à ses côtés pour protéger la ville et ses espèces. Nous le considérons comme un guerrier qui a lutté pour la protection de l’environnement.
RJDH : Chez-vous, vous avez un message fort, « Mieux protéger son environnement, c’est vivre plus longtemps ». Comment expliquez-vous cela ?
AZS : C’est un message qui peut faire l’objet de plusieurs émissions. Pour mieux gérer son environnement, il faut être informé sur les gestes au quotidien, en ce qui concerne la salubrité, en plus de la déforestation qui n’est qu’un aspect de l’environnement. Mieux gérer son environnement c’est par exemple mieux gérer les nuisances sonores qui jouent sur la santé de la population. Si nous arrivons à bien gérer notre environnement, nous pouvons vivre plus longtemps en évitant beaucoup de maladies.
RJDH : Quels sont donc les objectifs globaux de l’association Asael Echo System ?
AZS : D’une manière générale, Asael Echo System agit pour la sauvegarde de l’environnement, de l’aménagement harmonieux et l’équilibre de l’espace géographique. De manière spécifique, Asael Echo System œuvre pour protéger et restaurer les espaces, ressources, milieux et habitats naturels, protéger les espèces animales et végétales, protéger la diversité et les équilibres fondamentaux écologiques, l’eau, l’air, les sols, les sites, les paysages et cadre de vie, lutter contre les pollutions et nuisances, lutter contre l’aliénation des chemins ruraux, randonner et promouvoir la découverte et l’accès à la nature. Et puisque nous sommes dans une association, nous œuvrons pour défendre en justice nos membres.
RJDH : Mais dites-nous concrètement les activités que vous avez déjà réalisées sur le terrain depuis votre création.
AZS : Depuis la création de l’organisation, nous avons déjà mené plusieurs activités surtout de sensibilisation. Aujourd’hui, le danger c’est le manque d’information. Le manque d’information pousse les gens à poser des actes qui nuisent à leur santé, sans même le savoir. Il y’a aujourd’hui un fort taux de paludisme, de la fièvre typhoïde, de la diarrhée… C’est la conséquence logique de l’ignorance de nos actes au quotidien.
Dans la localité de Begoua, nous avons commencé à mettre des antennes de relais pour les sensibilisations sur ces sujets et les dangers liés à l’eau stagnante, aux feux de brousse comme à l’heure actuelle sur la colline de bas-Oubangui où les gens mettent le feu en désordre. C’est un danger, je répète sur l’environnement mais aussi sur la santé de la population.
RJDH : On tend vers la saison sèche et vous venez de parler du feu de brousse qui est un phénomène dangereux mais récurent en Centrafrique. Quel appel lancez-vous à la population ?
AZS : J’invite mes frères et sœurs Centrafricains à arrêter de mettre le feu n’importe comment dans la brousse. Le feu sur la colline de bas-Oubangui et sur les ordures dans les quartiers est un danger et cela détruit l’environnement. Il y’a plusieurs conséquences à cela entre autres la sècheresse qui engendre les maladies cardiovasculaires faute de l’aire pure.
RJDH : Créer une organisation nécessite des moyens et si on sait qu’il est difficile en Centrafrique pour les membres d’une association de cotiser pour son fonctionnement. Comment faites-vous à Asael Echo System?
AZS : Nous sommes une association nationale et c’est suite à un constat qu’elle a été mise en place par nous, centrafricains. C’est par nos propres moyens, les cotisations des membres et les dons que nous réalisons les activités. Cependant, pour faire plus, nous avons besoin de l’appui du gouvernement, de la municipalité et des partenaires qui œuvrent dans le domaine de l’environnement pour élargir nos activités.
RJDH : Aurèle Zoumandji Sorongope merci
AZS : Merci pour cette occasion que vous nous offrez.
Propos recueillis par Fridolin Ngoulou