BANGUI — Les députés ont adopté la loi de finance 2018 avec une écrasante majorité. Un vote pour lequel l’URCA le principal parti de l’opposition avait appellé à voter contre et la majorité parlementaire de voter favorablement. Vote exprimé ce 29 novembre à l’hémicycle de l’Assemblée nationale.
Il s’agit d’un budget en baisse (161 milliards de FCA) par rapport à celui de l’année dernière essentiellement axé sur la vision de la politique générale du gouvernement et qui tire ses sources du RCPCA défendu par le gouvernement en novembre 2016 à Bruxelles. L’opposition dans son approche avait soutenu que ce budget n’est pas citoyen car la ligne accordée à la Défense et la sécurité publique est en deçà des attentes donc ne peut pas permettre la résolution de conflit. Le principal parti d’opposition qui a voté non a soulevé les arguments d’échec de la table ronde au regard de la mobilisation des ressources dont le niveau d’engagement est de 32% et celui de décaissement de 14% à ce jour.
André Nalké Dorogo, premier vice-président de l’URCA s’est dit insatisfait des éléments de réponse du ministre des Finances et du budget par rapport aux questions de son groupe parlementaire et maintient la ligne politique de voter non. Une position saluée par le président de l’Assemblée Abdou Karim Méckassoua qui voit en l’opposition l’enrichissement des acquis démocratiques car selon lui, « seule la contradiction fait la vitalité de la démocratie ».
Steve Koba, président du groupe parlementaire Cœur-Unis, proche du pouvoir a salué l’adhésion des députés au budget et a qualifié ce budget de prudence qui permet au gouvernement de tirer les enseignements et investir dans les secteurs pourvoyeurs d’emploi que sont l’agriculture, le transport etc.
Augustin Agou, député indépendant et membre de la commission Finance, lors d’une restitution parlementaire à ses électeurs ce 30 novembre s’est dit inquiet de l’exonération excessive à plus de 70% sur les importations notamment à la Minusca ce qui justifie selon lui la faiblesse du budget du pays. Il a en outre noté des niches fiscales dans le secteur de transport, la réglementation des taxis moto et les accords avec la société Sucaf, qui ne favorisent pas l’entrée des devises au trésor public. Le député du premier arrondissement de Bangui engage le gouvernement à plus d’effort pour rehausser le niveau du budget. Un satisfécit aussi pour le ministre Henri Marie Dondra qui remercie les élus en leur promettant la production de la loi de règlement.
C’est une première fois dans l’histoire des institutions que la loi de finance soit adoptée en mois de novembre. Le président de la Commission Finance et Plan Martin Ziguélé dans son intervention a expliqué pourquoi le budget est si modeste et appelle le gouvernement à lutter efficacement contre la corruption qui gangrène les secteurs clés de l’économie.