Après l’annonce de sa démission par la présidence de la République, il en a donné les raisons lors d’une conférence de presse qu’il a animée au palais de la Renaissance
Selon l’ancien Premier ministre André Nzapayeke, «ce gouvernement démissionne pour donner plus de chance à la paix et pour permettre la concrétisation de l’Accord de Brazzaville». Ce dernier considère l’accord de Brazzaville comme un évènement important qui devrait prendre en compte la composition du gouvernement et l’orientation politique.
Pour l’ancien premier ministre, sa démission est une manière de faire la politique autrement, «sans se jeter sur l’autre, sans se déclarer la guerre», a-t-il déclaré avant d’exhorter le peuple centrafricain à accepter le nouveau Premier ministre qui sera nommé. «Quelques soit l’origine ou la religion de ce Premier Ministre, je demande à tous les centrafricains de s’unir derrière ces nouvelles autorités dans l’intérêt de la paix».
Sur son bilan, André Nzapayeke fait la mise au point suivante: «On aurait voulu faire plus pour la réhabilitation de nos Forces des Défenses et de Sécurité, pour le redéploiement de l’administration en provinces, mieux protéger nos frontières, régler rapidement les questions humanitaires et de justice, mais la mobilisation des ressources promises par la communauté internationale n’a pas suivi et l’embargo sur les armes ne nous a pas aidés. Plus en plus isolés d’actes de banditisme et de terrorisme, la sécurité revient graduellement, la relance économique s’amorce, les centrafricains retrouvent peu à peu une vie sociale. Tous les partenaires internationaux ont repris leurs activités en RCA», a-t-il relevé.
L’ancien Premier ministre a noté qu’à sa nomination, l’Etat centrafricain était «néant, sans loi, aux régis financières et ressources naturelles pillés sans vergogne par des bandes armées, une nation sans morale où l’on dévaste, massage, mutile des corps…».
André Nzapayeke a démissionné après avoir passé six mois à la tête du gouvernement centrafricain. Il avait été nommé le 26 janvier 2014. Sa démission est intervenue deux semaines après le Forum de Brazzaville qui a conduit à la signature d’un accord de cessation des hostilités entre les groupes armés dont les Anti-Balaka et les ex Séléka.