BANGUI – L’ONU, l’Union Européenne et l’Union Africaine se sont données rendez-vous ce 04 novembre à Addis Abeba au siège de l’organisation panafricaine pour la mise en œuvre d’un plan de rapatriement de migrants bloqués en Libye en partenariat avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (l’OIM).
Le reportage de CNN sur la traite des migrants subsahariens et leur soumission à l’esclavage avaient indigné l’opinion africaine internationale. Après une mission de l’UA dans « l’enfer libyen » et le Sommet UA-UE, les responsables de l’organisation onusienne, européenne et africaine se réunissent pour mobiliser les moyens et réfléchir sur un plan de rapatriement des migrants en Libye.
Il s’agira d’abord pour les organisations régionales et internationales de mettre en place « une cellule opérationnelle » qui coordonnera le rapatriement de 15.000. Ensuite, mobiliser le fonds pour la réussite de cette opération.
A cet effet, le Maroc a fait une promesse, celle de contribuer au transport des migrants et le Rwanda d’accueillir 3000 qui ne veulent pas retourner dans leur pays d’origine.
Cette évacuation des migrants constitue un défi pour l’UA et ses partenaires, a affirmé le commissaire aux Affaires sociales en Libye, Amira El Fadil. « Nous attendons encore l’aide des pays membres qui pourraient envoyer des missions en Libye pour vérifier la nationalité des migrants. C’est un des défis car ces migrants n’ont pas de papiers, pas de passeports. On a besoin que nos Etats membres africains envoient des diplomates en Libye, pour identifier ces migrants. C’est un point majeur sur lequel la commission de l’union africaine doit jouer tout son rôle ».
Une crise qui coïncide au retrait des USA du Pacte migratoire :
A l’heure où des organisations se préoccupent de trouver un compromis à la crise migratoire relative au drame libyen, les Etats-Unis d’Amérique ont jeté une pierre dans la marre. Les USA se retirent du pacte sur les migrants appelé Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants. « La mission américaine auprès de l’ONU a informé son secrétaire général que les États-Unis mettaient fin à leur participation au Pacte mondial sur la migration…… qui vise à obtenir un consensus à l’ONU en 2018 », a annoncé dans un communiqué l’administration américaine. Ce Pacte doit reposer sur deux piliers qui sont: définition d’un cadre des réponses à apporter à la problématique et programme d’actions.
Pour se justifier, les américains ont indiqué que « la Déclaration de New York comprend plusieurs dispositions qui sont incompatibles avec les politiques américaines d’immigration et de réfugiés et les principes édictés par l’Administration Trump en matière d’immigration », lit-on dans le communiqué de la mission des Etats-Unis auprès de l’ONU.
Depuis la révélation de l’esclavage en Libye, nombreux sont les centrafricains à s’inquiéter sur la présence de leurs compatriotes dans cet « enfer ».