Plusieurs cours des établissements publics et privés sont transformées en école informelle d’apprentissage des motocyclettes.
Une affaire juteuse pour les propriétaires des motos, un danger pour l’éducation des enfants selon les responsables des établissements. Un constat du RJDH qui a fait une descente sur les lieux à Bangui ce 4 décembre.
Le commerce de taxi-moto est en vogue dans le pays et emploie des jeunes et des mineurs. Évoluant dans le noir, ce commerce est à l’origine de plusieurs cas d’accident rendant handicapé un nombre important des usagers de la route selon les statistiques de la santé. C’est dans ce contexte que la Commission Finance et Plan de l’Assemblée Nationale lors de l’examen de loi de finance 2018 a fait des recommandations au ministère des transports et des finances à règlementer ce secteur.
Au lycée des Fatima dans le 6e arrondissement de Bangui, ce phénomène d’apprentissage des motos sur le tas menace l’éducation des élèves, au nombre duquel on note des incidents et des accidents selon Gilbert Sakounda, censeur du 1er cycle « nous avons enregistré beaucoup d’incidents du fait des taxis-moto, non seulement les élèves s’adonnent à ça mais trouvent des fractures qui les empêchent de suivre normalement le programme de l’année » a-t-il regretté.
Il a en outre déploré le fait que les commerçants récidivent en dépit des dispositions de l’établissement les empêchant. «Nous avons pris des dispositions pour que les élèves apprennent normalement en classe mais toujours est-il que les élèves jouent à la moto. Nous avons passé à la vitesse supérieure en arrêtant les motos, mais rien à changer. Ce matin nous les avons sensibilisé à quitter les lieux car les élèves sont en période de composition pour toute la semaine ; ce à quoi ils ne sont pas visible du moins pour l’instant», s’est-il plaint.
Toutes les initiatives des écoles pouvant faire obstacle à la montée du commerce de moto au sein des établissements sont vaines et demeurent fragile. A cette liste s’ajoute l’absence de clôture de ces établissements et la peur des responsables à frustrer les propriétaires des motos. Ceux-ci expliquent au RJDH leur peur d’aller plus loin à cause des armes qui circulent encore.
Face à ce problème, les responsables des établissements prônent une réponse consensuelle qui se veut efficace «nombreux sont nos élèves qui payent ces motos pour apprendre mais avec les surveillants généraux nous allons nous réunir et sensibiliser les élèves classe par classe en commençant sous le mat du drapeau pour empêcher tous ceux qui sont nos élèves et qui se livrent à cet exercice dangereux pour leur étude », a-t-il projeté.
Le chemin de la réforme dans ce secteur semble être long pour le ministère de l’éducation à défaut de l’implication des départements sectoriels à l’exemple de la sécurité publique non seulement pour empêcher les nouveaux mineurs conducteurs de moto mais pour protéger le droit des enfants à l’éducation conformément à l’article 28 de la convention relative aux droits des enfants./Noura Oualot et Carlos Watou