Le ministre de la défense brésilienne, Raul Jungmann, a annoncé la semaine dernière que son pays enverra des soldats à une mission de paix en République centrafricaine, ce qui a profondément divisé non seulement la population brésilienne, mais aussi les diplomates. D’ailleurs la manœuvre est loin d’être un consensus au sein du gouvernement.
Au ministère des relations extérieures brésilien, on s’accorde à dire qu’il est plus difficile de justifier la nécessité pour le Brésil d’envoyer des troupes en Centrafrique qu’en Haïti. Tandis qu’au ministère de la justice, il y a aussi des réserves , des craintes pour ne pas que le Brésil devienne la cible du terrorisme.
Un autre facteur de préoccupation est le risque réel de la mort des soldats brésiliens. « dans le cas d’Haïti, il y avait une réalité plus connue.” En Afrique, il existe une réalité différente, plus difficile à comprendre, qui pourrait nécessiter plus d’informations pour l’opinion publique, a déclaré un diplomate de haut rang, qui a maintenu qu’il n’y a pas de division institutionnelle entre les ministères. «Il y a seulement des opinions divergentes de part et d’autre au sein du gouvernement», a-t-il conclu. Par contre, Un autre diplomate brésilien a déclaré que ceux qui s’opposent à l’envoi des troupes en Centrafrique qu’ils considèrent risquée sont partiellement compensés par un remboursement de l’ONU.
Une deuxième raison valable pour le camp des sceptiques serait le coût de la mission. Le ministre a dit que le calcul n’était pas fait encours, mais l’État-Major de l’armée a avancé des chiffres sur le sujet. Selon un officier militaire ayant accès à des études antérieures, il faudrait 100 millions de dollar ppar année, valeur approximative à appliquer à la dernière étape en Haïti pour maintenir un bataillon avec un échange semestriel. Bien que l’ONU exige le remplacement annuel des troupes, le Brésil préfère un plus grand relais, comme un moyen de prévenir les cas d’abus sexuel.
Un troisième facteur qui divulgue la décision d’un consensus est la distance culturelle et géographique. Le Brésil contribuerait à la paix dans un pays africain avec de graves conflits liés aux conflits religieux.
L’intention du ministère de la défense est d’envoyer un quota de 1000 soldats en Centrafrique. Le nombre serait un peu plus petit que celui détenu dans le pays par le Pakistan, qui a le plus grand contingent, avec 1115 militaires. La contribution brésilienne serait similaire à celle du Bangladesh ( 001) et de l’Égypte ( 000). Ce n’est pas clair si le Brésil menait la mission. Les prévisions sont que d’autres militaires, toujours en formation, suivent l’opération et non ceux d’Haïti. Il n’y a pas non plus d’estimation de la durée du séjour du Brésil dans le pays.
Jungmann dit que la participation est cruciale pour la formation et la préparation militaires. «C’est une expérience de terrain, en situation réelle, que toute force armée doit constamment être.» Dans son évaluation, il n’y aura pas de problème pour l’approbation de la proposition par le Congrès. Le jeudi, Jungmann a déclaré que le but est que les troupes brésiliennes atteignent la République centrafricaine avant la moitié de l’année 2018. Le projet devrait être traité cette année.
Le ministre a rappelé que le Brésil avait commandé pendant 13 ans la mission de paix en Haïti, à partir de laquelle 36000 soldats du pays ont participé. Jungmann a soutenu que le Brésil devrait participer à des décisions internationales et, si ce n’est pas le cas, ne pas élever son seuil dans les instances internationales, où des questions importantes sont décidées, y compris le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Selon un militaire accompagnant la planification de l’opération, l’estimation de 100 millions de dollar annuellement a tendance à être augmentée au cours de la première année, en raison du coût plus élevé d’installation de la base et de la réaffectation éventuelle. Certains nouveaux équipements devraient être acquis, en raison de la nature du terrain, contrairement à l’haïti. Parmi l’équipement serait 50 jeeps blindées. Un autre point qui exige la mission est d’avoir besoin de vols fréquents.
Au sein des forces armées, il n’y a pas non plus de consensus sur la forme de la mission. Des membres de l’armée considèrent la participation de la marine brésilienne comme une autre forme de dépense supplémentaires, pour la recherche des missions. Indispensable serait le soutien de l’aéronautique. Selon le ministre, la période de permanence ne sera discutée qu’après l’adoption de la proposition par le Congrès. Pourtant, il peut être prolongé, comme il s’est produit successivement en Haïti.
Dans les secteurs du ministère de la justice, la proposition se heurte à la résistance parce que la mission est parmi ses objectifs de lutter contre une coalition de milices musulmanes. La confrontation pourrait rendre le Brésil vulnérable aux attentats terroristes. Jungmann dit toutefois que «ce risque n’a pas été décelé» par la défense, le ministère des rélations extérieures ou le Bureau de la sécurité institutionnelle (GSI). Jungmann reconnaît que dans le pays africain, le Brésil aura « un défi de plus grande complexité” qu’il n’en avait en Haïti.
Le gouvernement sait cependant qu’il peut être critiqué pour deux facteurs: la forte restriction budgétaire pour 2018 et la plainte des électeurs selon laquelle les villes souffrent d’un crime et les soldats peuvent aider à la sécurité publique. Dans les missions de paix, l’armée a l’autonomie pour combattre la criminalité locale, contrairement à ce qui se passe dans le pays.
Article préparé à base des journaux brésiliens lus par Félix NDOUMBA.