BANGUI-- En République centrafricaine (RCA), plusieurs personnalités politiques, parlementaires et religieuses déplorent des menaces d'une crise humanitaire si l'assistance n'intervient pas le plutôt possible.
Le ministre centrafricain de la Sécurité publique, Henri Wanzet Linguissara, de son retour de la ville de Bria (centre-nord), a rapporté que les 32.000 personnes déplacées du site du PK3 jouxtant la base de la MINUSCA sont prises en otage par des hommes armés.
Selon M. Linguissara, ces hommes armés retrouvés sur le site se promenant avec des kalachnikovs en bandoulière, et n' appartiennent à aucune organisation rebelle et ne répondent aux ordres d' aucun chef hiérarchique.
Le député de la ville centrafricaine de Paoua (extrême nord-ouest) Timoléon Mbaïkoua, a annoncé quant à lui que plus de 15.000 personnes ont fui des représailles dans des villages et communes à la suite de l' assassinat du leader dissident du mouvement rebelle Révolution et justice (RJ), Raymond Bélanga..
M. Mbaïkoua qui a constaté que ces personnes déplacées massées au centre de Paoua sont sans assistance humanitaire. Il craint une crise humanitaire, "faute de sécurité, d'hygiène et d'aliments" .
Le curé de la paroisse catholique Saint François Xavier de la ville centrafricaine d'Ippy (centre-nord), Roger Stanislas Djamawa, a signalé un afflux d'environ 4.500 personnes déplacés vers sa paroisse à la suite des affrontements très meurtriers entre séléka et anti-balaka. Ces personnes, dit-il, sont sous des manguiers, les vérandas de prêtres, etc.
Il a ajouté que non seulement depuis dimanche dernier, plus d'une cinquantaine de cadavres jonchent encore les sols de la localité et qu' il n' est pas possible d' accéder à leurs dépouilles pour une inhumation, mais aussi il ne sait pas comment faire face aux besoins immédiats des personnes qui ont fui vers lui, après avoir abandonné leur domicile respectif. Lui aussi s' attend à l' imminence d' une intervention humanitaire.
Les violences des groupes armés n' épargnent pas les travailleurs humanitaires malgré les déclarations d' intention des groupes rebelles. Les agressions des travailleurs humanitaires ou l' attaques de leurs bases ont toujours été les motifs de la suspension de leur intervention, pénalisant ainsi les populations civiles qui en ont grandement besoin.