Bangui — Plusieurs parents se disent mécontent du système de tri instauré au complexe pédiatrique de Bangui au profit des enfants dans un état agonisant pour des soins immédiats. Option soutenue par le Pr Jean Chrysostome Ngody, Directeur dudit complexe qui justifie par le nombre important des enfants qui affluent au niveau du complexe pour des soins.
Selon le constat du RJDH qui a fait le déplacement du complexe pédiatrique de Bangui, les parents des enfants malades ont droit à l’arrivée du Complexe d’une carte de différente couleur indiquant l’état de santé de l’enfant. D’abord le vert qui indique que le cas n’est pas grave et que l’enfant peut attendre un temps ; ensuite le jaune, l’enfant a droit à un traitement temporaire et le rouge qui atteste le cas grave qui nécessite des soins immédiats.
Cette situation est diversement appréciée par les parents qui d’aucuns trouvent raisonnables et que d’autres estiment que cela constitue de mépris pour la souffrance de leurs enfants. Comme ce parent qui s’interroge sous couvert de l’anonymat « beaucoup des gens sont dans le rang depuis pour attendre alors que l’enfant à une température élevée. Nous sommes censés avoir les soins immédiats. On se demande alors s’il y’a manque des médecins ou des majors pour traiter les enfants immédiatement ? Dans tous les cas, nous sommes inquiets car on risque de perdre la vie de nos enfants si rien ne change », a-t-il expliqué.
Eudoxie, âgée d’une trentaine d’année voit en cette pratique un bien fait. « Je pense que l’initiative de la pédiatrie n’est pas mauvaise en soi. Elle permet de soigner les enfants en fonction de leur état de santé. Je ne vois pas pourquoi en faire une histoire puisque tout le monde veut la vie sauve de son enfant. Nous nous sommes confrontés à ce problème certes, mais nous sommes obligés de suivre le principe et être patients », a souhaité Eudoxie.
La direction du Complexe Pédiatrique de Bangui dit en être consciente de la situation mais n’a pas d’autres choix selon le Pr Jean Chrysostome Ngody. « Lorsque les enfants arrivent, ils passent par un service de triage. Ce service permet de les catégoriser en fonction de leur maladie. Ce système est reparti en 3 types d’enfant dont le premier présente des urgences et qui nécessitent des traitements immédiats dans le cas où ils sont mourants. Alors j’entends dans cette description-là qu’il faut privilégier les agonisants », a justifié le directeur du Complexe pédiatrique de Bangui.
Face à cette situation, l’administration enregistre des cris de sentiments des parents. Mais le Pr Jean Chrysostome Ngody se montre serein et professionnel. Il esquisse des pistes de solutions qui passent par le renforcement des dispensaires. « Je pense que pour l’heure, il serait hautement souhaitable que les dispensaires soient capables de traiter de la bonne manière pour recréer confiance des mamans qui ne veulent pas les fréquenter. En ce moment-là, les parents vont capter les cas qui viennent nous surcharger et partant de là, on va se retrouver qu’avec les cas d’urgence », a-t-il proposé.
15.000 enfants sont dans le starting bloc du complexe pédiatrique aujourd’hui pour des soins sanitaires. Ce poids important a de répercussion sur le nombre des visites du Centre de la Mère et de l’enfant au point d’avoir deux médecins dans ledit centre.