« Les recettes douanières dans la Région n° 2 comportent très positivement passant de 23 millions de francs Cfa par mois pendant la crise à 138 millions de francs Cfa à ce jour », a fait savoir l’Inspecteur des Douanes, Jean Claude Kenguena, Directeur régional n°2. Cette satisfaction a été exprimée dans cette interview exclusive, lors d’une récente mission effectuée par le CNC à Berberati chef-lieu de la Mambéré Kadéi.
Corbeaunews. Centrafrique (CNC) : Bonjour Monsieur le Directeur régional ! En cette période de relèvement post-crise en République centrafricaine, pourriez-vous nous dire quelle est la situation des recettes douanières dans votre zone de juridiction ?
Jean Claude Kewi Kenguena (JCKK) : Bonjour Monsieur le journaliste ! Permettez-moi tout d’abord de vous présenter la Région n° 2 dont j’ai la charge qui est l’émanation du nouvel organigramme issu du décret n° 16.356 du 21 octobre 2016. Elle est la fusion de la Direction régionale de l’Ouest et du Nord-ouest qui comprend désormais trois préfectures, à savoir la Mambéré Kadéi, la Sangha Mbaéré et la Nana Mambéré. Elle se particularise en ce moment par son immensité, car elle comprend huit (08) Services des recettes des douanes dont cinq (05) opérationnels et quatre (04) Postes de contrôle. La Région 2 ne se distingue pas seulement par son immensité, mais également par ses richesses.
Si j’ai bonne souvenance, dans son allocution à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, le Ministre des Finances et du budget, Monsieur Henri Marie Dondra a évoqué l’importance de la ville de Berberati dans l’économie de la RCA. C’est dire que la Région n° 2 est la mamelle de l’économie nationale. Compte tenu des circonstances que nous avons vécues, la Région a reculé certes, mais ne ménageons aucun effort en ce moment pour sortir le pays de la crise. Cela se traduit par la libre circulation des personnes et des biens, voire des capitaux avec un regain de flux d’importations qui génèrent les recettes. A cet effet, je puis vous affirmer que les recettes douanières dans la Région n° 2 comportent très positivement passant de 23 millions de francs Cfa par mois pendant la crise à 138 millions de francs Cfa à ce jour.
CNC : Où en sommes-nous avec l’application des réformes engagées par la Direction générale des Douanes ?
JCKK : Nous tenons ici à saluer l’esprit d’initiative qui a guidé Monsieur le Ministre des Finances qui a pris de nombreuses décisions pour redresser le travail au niveau des Finances. Entre autres mesures, il y a celles prises dans le cadre de la Loi des Finances 2017, à savoir le Crédit d’enlèvement dont le délai est passé d’un mois à quinze jours, l’Interdiction de levée des exonérations sur certains produits fortement taxables, à savoir le tabac, l’alcool, le carburant, etc. Cette interdiction est étendue aux matériels, aux matériaux, et aux équipements pour l’exécution des marchés publics. Il y a également les instructions ministérielles qui ont été prises pour renforcer le dispositif de la sécurisation des recettes douanières dont les instructions 13.39 du 12 août 2016.
La douane qui est confrontée aux multiples défis de sa modernisation n’est pas restée inamovible. Au niveau de la Direction générale, de nombreuses notes de services ont été prises pour aménager la canalisation de la marchandise vers la douane et renforcer la procédure du dédouanement des marchandises.
Nous sommes fiers de vous annoncer qu’au regard de toutes ces réformes, nous avons assisté à une nette amélioration des recettes douanières dans le Région n°2.
CNC : Vous appréciez le niveau des recettes douanières dans votre zone de juridiction, mais ce succès ne saurait se réaliser sans embuches ou obstacles. Avez-vous rencontré quelques uns ?
JCKK : Effectivement, nos difficultés sont nombreuses et de plusieurs ordres. Je commencerais par vous dire par exemple que la Région n° 2 est très vaste qui va de Béloko à Bouar, de Carnot à Gamboula, Gnanti et Molaye, ce qui nécessite des moyens roulants. Alors que pour le moment, nous n’en avons que deux dont un vétuste. Ce parc automobile ne nous permet pas de couvrir toute la zone. Il nous faut également des agents pour la surveillance étant donné que la Brigade mobile de surveillance est dissoute. Il y a également un besoin crucial de radio, à défaut des talkies walkies, car cet outil va nous permettre de renforcer la communication.
CNC : Monsieur le Directeur régional, et si vous aviez un mot…
JCKK : Mon message qui va à l’endroit de la population, c’est de dire que la Douane n’est pas seulement là pour réprimer, mais elle assure sa mission première de recouvrement, sa mission de protection et sa mission économique. La douane est là aussi pour sensibiliser à travers des conseils. Nous sommes engagés à nous approcher le plus possible de la population pour lui expliquer tous ces enjeux en sorte que nous puissions nous accorder et de travailler ensemble selon la législation douanière.
CNC : Monsieur le Directeur, je vous remercie.
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