BANGUI - Dans un entretien réalisé avec Gervais Saint Faure Kpingno, l’un des comédiens de la troupe « Les perroquets de Bangui » qui est rentré au pays après le sacre d’Abidjan en Côte d’Ivoire, il nous a dévoilé ses perspectives après la 2e place occupée dans « l’Afrique a un incroyable talent » qui les a révélé au public international.
RJDH : Bonjour « Baba Kpingno », aujourd’hui vous occupez la 2e place d’Afrique dans « l’Afrique a un incroyable talent », une émission qui valorise les talents artistiques africains sur Canal Plus Horizon. Quelles sont vos perspectives à partir de ce prix ?
« Baba Kpingno » : Je veux apporter une précision, on a mis seulement dix millions pour le prix, c’est-à-dire pour le Congo Brazzaville qui a remporté le premier prix. Pour nous qui sommes classés 2ème, c’est-à-dire vice-champion, nous aurons le prix Nescafé.
RJDH : Vous avez gagné en visibilité vu qu’on vous surnomme désormais « les perroquets d’Afrique», vous êtes devenus un artiste international de renom, que comptez-vous faire de ce nouveau statut ?
BK : D’abord pour nous, c’est une joie. Nous en profitons aussi pour remercier toutes personnes qui nous ont soutenues pour arriver à ce niveau. Alors ce que nous comptons faire aujourd’hui, c’est d’organiser une restitution de tout ce que nous avons eu à faire lors de ce concours.
RJDH : Ne comptez-vous pas entrer en contact avec les autorités politiques du pays, et pourquoi pas une réception à votre honneur ?
BK : Je tiens à préciser que depuis notre arrivée, nous n’avions reçu aucune invitation de la part du gouvernement, ni un encouragement de leur part. Mais je vous signale que d’autres compatriotes se sont manifestés dans ce sens et avec eux nous allons organiser aussi une restitution au gouvernement.
RJDH : Vous êtes devenu un modèle du théâtre pour les centrafricains, comptez-vous organiser une formation en théâtre pour les jeunes qui s’y intéressent ?
BK : Pourquoi pas ? Nous les recevrons à bras ouvert. J’en profite pour lancer un appel à tous ceux qui veulent embrasser une carrière artistique que je suis à leur disposition. Une autre chose est que les gens ont tendance à minimiser le théâtre ou la comédie chez nous. S’il existe un ministère qui s’occupe des arts et de la culture dans notre pays, cela veut dire alors que le théâtre est aussi important.
RJDH : Quel était le message fort de votre prestation?
BK : Dans nos différentes présentations, nous avons essayé de parler un peu de l’Afrique en général depuis les indépendances. Et une problématique soulevée est celle de savoir pourquoi notre continent n’arrive pas à se développer comme les autres. Ces problèmes sont entre autres celui de la mauvaise gouvernance et la captation des financements internationaux. Dans nos prestations diverses, on a aussi proposé quelques pistes de solution pour sortir de ces maux qui gangrènent notre Afrique. Si nous ne nous montrons pas assez mûr pour relever le défi, qui viendra le faire ?
Pour cela, nous avons utilisé des mots connus pour décrire ou parler d’une autre manière de notre Afrique.
RJDH : Pour finir notre entretien, d’où vous est venu cette inspiration, en d’autres termes, comment aviez-vous commencé le théâtre ?
BK : J’ai commencé tout petit au sein de notre église dans le mouvement de la Jeunesse Africaine Evangélique (JEA), mouvement dans lequel on organisait des sketchs dont j’étais l’un des acteurs. C’est de là que j’ai choisi faire carrière dans la comédie. C’est une vocation pour moi, je puis vous dire je vis de ça, je ne fais rien d’autre.
RJDH : Baba Kpingno, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions.
Propos recueillis par Juvénal Koherepede