Bangui — L’installation du préfet de Nana Gribizi a tourné au drame ce 9 décembre à Kaga-Bandoro sur fond d’incendie des bâtiments administratifs et des tirs nourris. Le gouvernement accuse le FPRC et le MPC alors que le MPC rejette toute responsabilité.
L’installation des préfets et Sous-préfets participe au retour de l’autorité de l’Etat. Plusieurs groupes armés n’admettent pas la présence de l’autorité de l’Etat. C’est dans ce contexte que les groupes armés ont lancé une roquette sur le site des déplacés sans faire de dégâts. Ensuite, ont lancé une grenade lors de la cérémonie sans faire des dégâts avant l’assaut sur les bâtiments administratifs incendiant le tribunal et la préfecture. Ces événements sont survenus alors que l’Union Africaine dans le cadre de sa feuille de route ouvre les discussions avec les différents groupes armés dans le pays.
Dans une interview accordée au RJDH, Jean Serge Bokassa ministre de l’Administration du territoire, de la décentralisation et du développement local s’est dit choqué et qualifie d’inadmissible cet acte « au moment où le chef de l’Etat prône la politique d’ouverture en impliquant les groupes armés au gouvernement, à la Présidence et à différent niveau de responsabilité, cet acte est inadmissible et au nom du gouvernement, nous condamnons cela. Il y a le FPRC et le MPC à Kaga-Bandoro s’il faut parler de responsabilité c’est à ces deux groupes de se prononcer. D’aucuns justifient la cause de leur prise d’arme par le développement. On ne peut pas parler du développement sans les préfets qui sont des interlocuteurs », a sèchement condamné Jean Serge Bokassa.
Joint par le RJDH, le MPC d’Alkathim un des groupes qui contrôlent la localité rejette la responsabilité « bien sûr il y a eu un mouvement à Kaga-Bandoro relatif à l’installation du Préfet de la Nana-Gribizi. Notre mouvement le MPC n’est pas impliqué dans cette situation, nous avons accepté l’installation du Préfet, la hiérarchie du MPC, le Général Alkatim est totalement d’accord avec le retour de l’autorité de l’Etat et a affirmé sa volonté de collaborer avec les nouvelles autorités », a justifié Aboulkassim Algoni Tidjani, porte-parole dudit mouvement.
Dans un communiqué publié à la veille de l’incident, MPC porte un démenti de leur implication, « Nous au niveau du MPC portons un démenti formel d’être liés de près ou de loin dans cet acte que nous condamnons avec la dernière énergie, tout en notant que notre mouvement le MPC n’est pas le seul mouvement politico-militaire qui opère dans la région», relève le communiqué.
Difficile pour le RJDH de joindre l’état-major du FPRC de Noureddine Adam aussi présent dans la ville. Cependant, lors des discussions avec le panel des experts de l’Union Africaine, Noureddine Adam a annoncé sa volonté de réintégrer le processus DDRR et de paix.
Aucune enquête n’est ouverte pour l’instant en vue d’établir la responsabilité des auteurs, mais le gouvernement dit suivre de près ce qui se passe dans cette localité.