Ce samedi 9 décembre, le Cardinal Dieudonné Nzapalainga a présidé la messe de clôture du pèlerinage sur le site du Sanctuaire marial de Ngoukomba. Le patron de l’église catholique de Centrafrique a mis a profit cette occasion pour exhorter les centrafricains à s’unir comme les membres d’une même famille. Il a également plaidé le sort de la femme centrafricaine. La célébration s’est déroulée en présence du Président de la République, Pr Faustin Archange Touadera, du 1er Vice-président de l’Assemblée, Aurélien Simplice Zingas, du Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji et certains leaders religieux d’autres confessions, notamment musulmanes et protestantes.
D’un anodin événement diocésain de l’église catholique de Bangui il ya dix ans, le pèlerinage de Ngoukomba est devenu un rendez-vous spirituel national, puis progressivement international. A la célébration de cette année, ce sont des centaines de milliers de personnes, hommes, femmes, enfants, de divers castes sociaux et de confessions diverses, venues de tous les contrés du monde qui sont donnés rendez-vous à Ngoukomba. Les différents diocèses de la République centrafricaine en premier, puis les limitrophes, ainsi que d’autres nations lointaines à l’image des Américains, des Européens, des Asiatiques ont fait le déplacement du Sanctuaire marial. Ngoukomba a été plein à craquer de monde.
A la foule si dense que constituait le peuple de Dieu, Cardinal Dieudonné Nzapalainga a passé le message de la nécessité pour le peuple centrafricain de s’unir, afin d’être fort pour travailler à la reconstruction post-conflit. Partant de l’extrait de la Parole de Dieu tiré sur Livre de Luc au chapitre 1, les Versets 26 au 38, Nzapalainga s’est basé sur l’acceptation de la Vierge pour concevoir le Fils de Dieu, pour mettre en exergue l’importance de la famille dans la société actuelle. D’ailleurs, le Cardinal soutient que le thème de l’année pastorale actuelle est fondé sur la famille. En toile de fond, il s’agit pour Nzapalainga d’appeler à l’unité de tous les Centrafricains, comme l’avait souligné le Pape François lors de sa visite en Centrafrique, notamment que les Centrafricains puissent observer leur devise ‘’Unité-Dignité-Travail’’.
« Nous sommes tous Centrafricains comme une famille… Transcendons les clivages pour reconstruire notre pays », ainsi déclarait le Cardinal. Et d’ajouter plus loin en Sango sous l’applaudissement assourdissant de la foule, « nous ne voulons plus écouter parler de Musulman, de Protestants, de Catholiques… Nous sommes tous Centrafricains ».
Après tout, le Cardinal estime, à l’image de Marie, que la femme centrafricaine doit être au centre du relèvement de la RCA en cours. Cela suppose une amélioration des conditions et du statut de la femme, car Nzapalainga a rappelé la détresse des mères de Centrafrique qui souffrent encore, malgré que les femmes, avec les vieillards et les enfants, constituaient la frange de population la plus victime de la crise. Le Prélat a insisté sur l’éducation des filles et la formation des femmes, en sorte que l’on arrive à un « sursaut » de la femme centrafricaine. « … Nous ne voulons plus que la femme soit absente dans l’administration, ainsi que les autres secteurs d’activités », martèle-t-il.
Aux femmes centrafricaines, le Cardinal les invite à « prendre le modèle de Marie » pour assurer une bonne éducation à leurs enfants et contribuer au bien-être de leur famille et de leur pays.
Notons qu’à Ngoukomba, lieu de prière, les pèlerins ont pris deux jours de prière avant la messe de clôture qui a eu lieu samedi.