De violents affrontements ont lieu depuis dimanche à Ndassima, dans le centre de la Centrafrique, dans lesquels le chef d’un groupe armé anti-balaka a été tué, a appris l’AFP mardi de sources concordantes.
Gaëtan Boade, le chef du groupe armé "Rassemblement des Républicains" (RDR), a été tué dans les affrontements, selon une source de la gendarmerie de Bambari jointe depuis Bangui.
L’information a été confirmée par une source onusienne.
Plusieurs sources ont en outre fait état de morts à Ndassima, sans qu’un bilan précis puisse être établi.
Les combats opposent depuis dimanche des membres du Front Populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC, emmené par le chef de guerre Noureddine Adam) alliés aux combattants de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC d’Ali Darass), à des anti-balaka du RDR alliés à une branche dissidente du FPRC emmenée par le "général" Azor Khalit, indiquent des sources concordantes.
Le chef de cette branche dissidente du FPRC, basé à Bria et joint au téléphone depuis Libreville, confirme lui aussi la mort du "général" Gaëtan Boade.
Le carrefour stratégique du centre du pays, entre les villes de Bakala, Ippy et Bambari, est sujet à de nombreux combats entre des groupes armés qui s’allient selon les circonstances et leurs intérêts locaux (contrôle de mines, racket routier, vol de bétail...).
Ndassima, ville au coeur de ce carrefour stratégique, regorge de mines d’or.
Le FPRC est allié à l’UPC d’Ali Darass depuis un accord de cessez-le-feu entre plusieurs groupes armés signé à Ippy mi-octobre.
Gaëtan Boade est un ancien chef anti-balaka de Bambari, qui a un temps rejoint la coalition de groupes armés emmenée par le FPRC, avant de créer en septembre son propre groupe armé, le RDR.
Des violents combats ont déjà eu lieu début décembre à Ippy entre les mêmes protagonistes, faisant au bas mot une dizaine de morts confirmés.
Selon un rapport de l’ONU publié en octobre, les combats dans le centre-est de la Centrafrique fin 2016 et début 2016 ont fait plus d’une centaine de morts civils. D’autres combats ont pris part depuis dans cette même zone, faisant des centaines de morts civils.
La Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier depuis 2013.
L’Etat, décimé, n’a de contrôle que sur une maigre partie du territoire national, tandis que les groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle du diamant, de l’or et du bétail dans ce pays qui est l’un des plus pauvres du monde.