Bambari, 14 décembre - Ils sont des milliers à marcher jours et nuits avant d'atteindre Bambari, chef lieu de la Préfecture de la Ouaka, à cause de l'attaque de leurs villages par des groupes armés, des éléments peulhs associés à des combattants censés être des tchadiens, ont déclaré les victimes, jeudi 14 décembre 2017, à Bambari.
"Les attaques de nos villages ont démarré vendredi pour certains et samedi pour d'autres", expliquent les villageois venant de Ndassima, Ndjoubissi, Gralindji, Nguérédé, etc. tous situés au-delà de 60 kilomètres au nord-ouest de Bambari.
Ayant tout abandonné, ces villageois, qui déplorent des morts parmi les leurs et qu'ils n'ont pas été en mesure de les inhumer, regrettent aussi le grand dénuement dans lequel ils sont mis, sans lit, sans marmite, sans provision, sans nourriture, sans habits, sans médicaments.
Des enfants sont traînés dans le sillage de leurs parents. Beaucoup ont mal au pied, forçant les familles à observer de temps en temps des pauses, pour se remettre.
Pélagie Dayotomo, qui porte un bébé, lance un cri d'alarme en direction du gouvernement, pour une prise en charge humanitaire rapide. Jusque-là, elle, son bébé et bien d'autres enfants passent la nuit à la belle étoile.
Les humanitaires à Bambari hésitent pour organiser les secours. D'après eux, ces personnes sont toujours en mouvement, ce qui a rendu difficile la première étape de leur intervention, consistant à les enregistrer.
Ndassima, ce village autour duquel des affrontements ont fréquemment lieu entre les groupes rebelles, doit sa réputation à l'exploitation de l'or, produit qui avait suscité un important investissement dans la région de la société Aurafrique, filiale de la société canadienne Axmin.