L'institution bancaire estime que la sous-région devrait enregistrer une reprise de croissance de l’ordre de 3%, l'année prochaine.
Le regain d'activité dans la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) est justifié par deux principales raisons, a expliqué Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC) et président de son comité de politique monétaire, qui s'est réuni pour la cinquième fois depuis le début de l'année pour examiner la situation économique communautaire. Celle-ci n'arrête pas de pâtir d'un double choc lié à la baisse des prix du pétrole et des crises sécuritaires dans certains pays membres (Cameroun, Tchad, Centrafrique).
Selon les estimations de l'institut d'émission monétaire, l'année 2017 de la Cémac (Cameroun, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale, Centrafrique, Tchad) s'achève par une croissance nulle en termes réels, après un taux négatif de -0,2% en 2016, un taux d'inflation de +0,6%, un recul du déficit du solde budgétaire, base engagements, hors dons, à 3,1% du Produit intérieur brut (PIB) et une amélioration des comptes extérieurs, avec un déficit du solde courant revenant à 6,2% du PIB.
A en croire les prévisions, les cours du pétrole devraient connaître une nouvelle hausse un peu plus satisfaisante en 2018 et celle-ci devra, en conséquence, servir de catalyseur à un rebond de la croissance du PIB dans la zone Cémac, qui se prépare, en outre, à assister à une augmentation des volumes d’exportation de cette ressource dans quelques-uns des six pays membres, a indiqué le dirigeant bancaire lors d’une conférence de presse, le 19 décembre à Yaoundé, au Cameroun.
Le deuxième motif d'espoir se résume par les décaissements importants de financements extérieurs qui seront enregistrés, notamment de la part des partenaires au développement, suite à une facilité élargie de crédit, soit un programme d'ajustement structurel que cette région s'était résolue à conclure avec le Fonds monétaire international (FMI).
En attendant l'aboutissement des négociations en cours avec le Congo-Brazzaville et la Guinée Equatoriale, ce programme d'ajustement structurel est déjà effectif au Cameroun, au Gabon, au Tchad et en République centrafricaine. Il vise à permettre le redressement économique et une hausse des réserves de change de ces pays.
Grâce aux premiers décaissements des crédits du FMI et d'autres partenaires, le taux de couverture extérieure de la monnaie devrait se stabiliser autour de 60% en 2017, estime la BEAC.
Josiane Mambou Loukoula