Ramassés au sein des différents clans proches du chef de l’État et du Chef d’Etat-major actuel et envoyés discrètement pour être formés militairement au Burkina Faso, pays des hommes intègres, quelques semaines après leur arrivées, les voilà à nouveau remis à leurs parents et aux autorités militaires de Bangui. En cause, âges et inaptitudes physiques.
Ils sont au nombre de cinq à être rapatriés à Bangui sur une cinquantaine pour des raisons déjà annoncées par CNC dans nos précédents articles publiés concernant la procédure de la sélection de ces stagiaires militaires et futurs officiers de l’armée nationale en attente d’une reconstruction.
D’après une source militaire centrafricaine contactée par CNC depuis le Burkina Faso, la principale raison évoquée par les autorités militaires burkinabées pour rapatrier cette première vague de 5 stagiaires se résume à leurs âges. Ces cinq stagiaires sont des mineurs et donc inaptes à servir dans l’armée. Cette source avance que d’autres stagiaires porteurs des maladies contagieuses seront bientôt mis dans un avion pour Bangui. Quitte au gouvernement centrafricain de les envoyer en formation ailleurs. Pas au Burkina Faso.
« Si votre pays a l’habitude de former les enfants soldats, chez nous au pays des Hommes intègres, NON ! », balance pour ironiser les autorités militaires de Bangui un soldat burkinabé de la MINUSCA informant de ces expulsions.
Cette expulsion est l’une des séries de plusieurs rapatriements d’une partie des soldats centrafricains envoyés pour des formations dans différents pays notamment en Israël, en Guinée-Équatoriale et au Rwanda pour des raisons que tout le monde le savent et cadre avec la politique militaire du Chef de l’État Faustin Archange Touadéra de monter une armée propre à lui afin de conserver son pouvoir.
Rappelons que le 17 octobre dernier, nous avons publié un article intitulé : « Centrafrique : le recrutement clandestin des élèves officiers et sous-officiers de Faca, les anti-Balaka dans le starting-block » dans lequel nous avons montré la procédure mise en œuvre par le président Faustin Archange Touadéra et son chef d’État-major des armées – CEMA – Ludovic Ngaïfé, pour sélectionner ces stagiaires. Les voilà, une fois arrivés, tout anxieux, sur le lieu de leur formation et la vérité, éclatée.
Comme nous l’avons annoncé, certains de ces élèves officiers et sous-officier sont des mineurs, d’autres inaptes physiquement. Sans tenir compte de nos constats, ces personnes, civiles au départ alors que la formation était réservée exclusivement aux soldats, ont été envoyés quand même au Burkina Faso qui n’a pas tardé de les renvoyer sur Bangui la semaine dernière.
Tandis qu’à Bangui, certaines langues voyaient la main de l’inspecteur général des armées derrières cette affaire pour faire échouer le plan du Chef d’État-major des armées le général Ludovic Ngaïfei dont son neveu encore mineur fait partie de ces rapatriés.
Cette version, pourtant prise au sérieux par certains officiers de l’État, a été complètement mise à l’écart par une autre version qui fait état de plusieurs tentatives échouées pour racheter les expulsés en les envoyant dans un autre centre de formation moins dur, toujours au Burkina Faso, qui n’a pas été favorable aux expulsés.
Dans les rues de Bangui, certains soldats exigent l’envoi sur le terrain, avec les armes offertes par la Russie, les déjà formés de la Guinée équatoriale, de l’Israël, du Rwanda et du Burkina Faso avant que ceux de l’EUTM-RCA les suivent. Une équation, mathématiquement-géographique à résoudre, pour le matheux de Boye-rabé et le géographe de PK12.
La population, quant à elle, souhaite les voir sur le terrain pour combattre les groupes armés dans les provinces et non de les voir claquemurés dans les bureaux à Bangui par ce qu’ils sont de l’ethnie de la Haute hiérarchie.
Affaire à suivre…