Bangui – La hausse du prix de la bière décidée par la direction de la brasserie MOCAF à Bangui fait des remous dans la capitale, la pilule ne passe pas auprès des consommateurs et des distributeurs.
n Mai dernier déjà MOCAF avait sensiblement augmenté le prix au détail de sa bière “Castel”. Ce qui fut très moyennement apprécié par le marché. Rebelote cette fois-ci sur son produit phare, mais cela déclenche une crise tous azimuts.
D’un consommateur en colère dans la rue : “Ils ne font qu’augmenter les prix, cela fait trois fois déjà, ça suffit !”.
Les distributeurs en colère aussi, depuis hier ont cessé de se fournir à la brasserie, en bloquant les entrées et sorties de la brasserie. Les produits à l’usine depuis hier restent en plan. Ces distributeurs se disent pris au dépourvu avec un réajustement de prix de la MOCAF de 480 F par casier, et exigent des explications de la part de la direction de la brasserie, qui précisons-le, est sans concurrence en RCA.
Côté gouvernement, le ministre du Commerce et de l’industrie Côme Assane déclare son opposition à cette augmentation, considérée comme unilatérale, anarchique et non concertée.
Réunion ce matin au ministère du commerce, avec les partis concernées : grossistes, brasseur et ministère. Une réunion qui s’est très mal passé, et fini en queue de poisson.
Propos du Directeur Général de la brasserie MOCAF Thierry Bérenger : “[..] Comment pouvez-vous dire aujourd’hui, que la MOCAF a agi seule dans son coin ? Comment pouvez-vous reprocher à la MOCAF de constamment avoir des problèmes ? Nous qui venons d’investir 10 milliards dans cette société, qui avons foi dans l’avenir de ce pays, qui avons été pillé des milliers de fois; aussi, je vous prie, je vous en supplie, arrêtez ce procès stupide contre la MOCAF. Nous sommes des gens responsables, nous faisons vivre 300 familles tous les jours.”
Pour le ministre Côme Assane : “Cette augmentation vient de la MOCAF elle-même. Pourquoi n’a t’elle pas respecté la procédure consistant à rencontrer le ministère du commerce, les consommateurs et autres, pour que l’on puisse faire cette simulation ? C’est pourquoi je voudrais dire à la population toute entière, que ce qui se passe à la MOCAF, n’engage ni le gouvernement, ni le chef de l’état. Dans les jours à venir, nous allons prendre les décisions qui s’imposent.”
Problème, la brasserie MOCAF est une entreprise de Droit privé et non une entreprise d’état sur laquelle le ministre pourrait agir. En conséquence, les propos du ministre sont donc totalement et hors sujet, et dénués de sens.
Enfin, avec cette mini crise et le déjà rejet massif des consommateurs de ses produits, en signe de protestation, la MOCAF voit ses projets en 2018 d’augmentations de ses capacités de production avoir du plomb dans l’aile.