Bangui - Les diplomates accrédités auprès de la République Centrafricaine ont présenté leurs voeux de nouvel an au président de la République, Faustin Archange Touadéra, accompagné de son épouse Brigitte, vendredi 5 janvier 2018 au palais de la Renaissance, à Bangui.
Répondant à l’allocution de l’ambassadeur de France et doyen du corps diplomatique, le Président Faustin Archange Touadéra a affirmé que 2018 est une année charnière en raison des nombreux défis à relever et pour lesquels il pense devoir compter sur l’appui de la communauté internationale.
"Le moment est venu de répondre aux attentes du peuple centrafricain épuisé par les rebondissements incessants, nuisibles à la cohésion sociale", a-t-il souligné, relevant que "les diplomates sont les témoins privilégiés du drame vécu par le peuple centrafricain en dépit des engagements pris par des groupes armés et des accords signés pour faciliter le retour de la paix dans le pays".
« Je salue à juste cause les Nations Unies à travers le travail, l’engagement de la MINUSCA ainsi que l’adoption de la résolution 23/97 du Conseil de Sécurité donnant à nouveau un mandat robuste à la MINUSCA, lui permettant de remplir avec beaucoup d’efficacité sa mission en RCA », a conclu le Chef de l’État.
Au nom de ses collègues, le doyen du corps diplomatique, Christian Bader, a souhaité au président Touadéra et à ses compatriotes "le bonheur, le succès, la paix et la prospérité", espérant que le chef de l’Etat centrafricain poursuive "avec la détermination, l’opiniâtreté et la sérénité" qui sont les siennes "l’immense, exigeante et toujours difficile oeuvre de redressement" engagé au lendemain de son élection.
"Beaucoup de choses ont été accomplies", a-t-il relevé, évoquant notamment le retour progressif de l’autorité de l’Etat, la réactivation de l’armée et des forces de sécurité intérieures et le retour à la "normalité".
Il a toutefois déploré la violence qui continue de meurtrir le pays et à laquelle les casques bleus ont payé un lourd tribut, qui demeure "un immense défi".
Selon lui, cette violence "n’est que le corollaire des prédations et des trafics auxquels auxquels se livrent les groupes qui ont pris en otage une population dont ils prétendent exprimer les revendications et qu’ils tentent de manipuler, au besoin en mobilisant les identités ethniques ou religieuses".
« Seule la fin de la violence et le retour à l’ordre que nous appelons de tous nos vœux en ce début d’année, permettront à la RCA d’entrer enfin dans une logique qui ne sera plus celle de la prédation et de la survie quotidienne mais celle du développement, soutenu par les aides internationales », a indiqué le diplomate français.
Il a saisi l’occasion pour rappeler que "l’heure n’est pas à une quelconque relève, elle n’est pas à ces aventures tragiques qui ont fait tant de mal à ce pays, elle n’est pas non plus à la recherche futile de responsables internes ou externes aux malheurs des temps. L’heure est belle et bien à l’engagement et à la mobilisation de tous les Centrafricains, de leurs dirigeants légitimes et de tous ceux qui soutiennent ce pays pour que le peuple centrafricain perçoive sans plus tarder les dividendes de la paix et qu’ils puissent se convaincre que l’année 2018 sera certes difficile mais qu’elle sera en tout état de cause meilleure et plus heureuse que l’année qui vient de s’écouler".
Cette présentation de voeux intervient au lendemain de celle des corps constitués au chef de l’Etat, jeudi 4 janvier au palais présidentiel.
APL / ACAP