Bangui - Des sacs de riz et des bidons d'huile ont été distribués aux déplacés internes de la ville de Paoua (499 km de Bangui) par le Programme Alimentaire Mondiale (PAM), selon des témoignages obtenus par l'ACAP, vendredi 12 janvier 2018, à Bangui.
Cinq sites sont concernés par cette distribution de vivres, puisés sur-place dans les stocks du PAM.
Le PAM a été obligé d'ouvrir ses réserves à cause de la situation humanitaire catastrophique, a signalé Alfred Mbaïgoto, un des déplacés.
Depuis fin décembre dernier, les habitants des villages de la sous-préfecture de Paoua sont exposés aux violences des groupes armés, dont Révolution et Justice (RJ) de l'aile Raymond Mopoyang-Bélanga, assassiné courant novembre 2017.
Les affrontements entre les groupes armés rivaux que sont Révolution et Justice, Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), Retour, Réclamation, Réhabilitation (3R) et les ex-Séléka sont la cause des tueries, incendies de villages entiers et surtout d’importants mouvements de population vers le centre de la ville de Paoua, où certains déplacés sont accueillis chez l'habitant.
Le député Lucien Mbaigoto a parlé de 2000 maisons brûlées dans les communes de Bah-Bessar et Mia-Pendé, et bien d’autres, où les activités scolaires, sanitaires, commerciales, sont interrompues. L’assistance humanitaire se fait de plus en plus rare.
Si le calme se fait sentir dans la ville de Paoua, d’après un communiqué de la MINUSCA, faisant état de patrouilles des casques bleus, cette situation n’a pas empêché l’afflux permanent des villageois vers le centre de Paoua, où l'on compte officiellement 58 000 déplacés.