Abidjan - Les juges d'instruction ont ordonné un non-lieu dans l'enquête sur les accusations de viols en Centrafrique portées par des enfants contre des soldats français de l'opération Sangaris, en 2013-2014, faute d'avoir pu établir leur implication, a-t-on appris lundi, de sources concordantes.
Conformément aux réquisitions du parquet de Paris, les juges ont rendu jeudi, un non-lieu dans ce dossier clos sans aucune mise en examen, selon une source judiciaire. Le parquet soulignait qu'"il ne peut être affirmé qu'aucun abus sexuel n'a été commis. Aussi, les incohérences matérielles et la variation des témoignages ne permettaient pas d'établir des faits circonstanciés et étayés à l'encontre des militaires", selon une source proche du dossier.
L'affaire avait été révélée en avril 2015 par le quotidien britannique The Guardian qui avait fait état d'une note interne de l'ONU relatant les auditions de six garçons de 9 à 13 ans. Ils accusaient une dizaine de militaires français d'avoir abusé d'eux, entre décembre 2013 et juin 2014, dans le camp de déplacés de l'aéroport M'Poko de Bangui, en échange de rations de nourriture.
Saisi par le ministère de la Défense, le parquet de Paris avait ouvert dès juillet 2014 une enquête préliminaire, mais cette dernière était restée secrète et ce silence avait été reproché aux autorités françaises ainsi qu'à l'ONU.
"Il est vraisemblable que nous allons faire appel pour ne pas donner le sentiment, à celles et ceux qui se sont battus dès le départ, que l'affaire est terminée...", a déclaré Emmanuel Daoud, avocat de l'ONG Ecpat qui lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants.
La force Sangaris de l'armée française a été déployée en 2013 en Centrafrique alors en proie au chaos après des violences entre rebelles musulmans, les Séléka, et miliciens chrétiens, les anti-balaka, rappelle-t-on.
(AIP)
tls/fmo