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Art et Culture

Centrafrique : Idylle Mamba soutient le projet de révolution artistique dans le pays
Publié le mardi 16 janvier 2018  |  RJDH-Centrafrique
Idylle
© Autre presse par DR
Idylle Mamba,artiste-musicienne.
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BANGUI – L’artiste internationale d’origine centrafricaine, Idylle Mamba, qui vit à Yaoundé au Cameroun, Lydie Mamba de son vrai nom, fait partie d’un groupe d’artistes qui a lancé une révolution artistique. Cette révolution lancée après le décès de l’icône centrafricaine du hip hop, Vey Zo, comporte un ensemble d’activités visant à redorer le blason des Arts et la Culture en Centrafrique.

JKP : Idylle MAMBA bonjour !

IM : Bonjour !

RJDH : En faisant le bilan de l’organisation des obsèques de VEY-ZO, vous avez profité de l’occasion pour lancer l’idée d’une révolution dans le milieu artistique en général et en particulier musical en Centrafrique. Pourriez-vous nous donner plus de précisions sur cette révolution?

IM : Comme je le disais pendant la conférence de presse, je vais juste préciser le mot révolution. Beaucoup de gens le comprennent à leur manière. Nous, quand on parle de révolution, c’est une révolution artistique dans un premier temps parce que l’on se rend compte qu’en tant qu’artiste nous manquons d’organisation, de solidarité entre nous-mêmes. Chacun travaille en vase clos et rien n’est fait pour que tout le monde puisse se retrouver pour voir dans la même direction ensemble. Donc voilà ce que nous entendons par révolution a notre niveau. Dans le milieu artistique, les artistes doivent prendre conscience de ce qu’ils représentent dans la société actuelle, de l’impact de leur rôle dans cette société. Tout comme moi, vous avez constaté le vendredi et le samedi lors de l’enterrement de notre frère VEY-ZO, la foule de personnes venues lui rendre un hommage. C’était un artiste de grand talent et cette présence massive de gens à son enterrement est un message fort à l’endroit de nos autorités. Donc il est impérieux de soutenir les artistes. Les artistes et les autorités ne sont pas des ennemis mais des compatriotes condamnés à la main dans la main. Aidez-nous à mettre notre révolution en selle, c’est-à-dire à rééduquer les artistes, à leur faire comprendre leur rôle combien important au sein de la société, à prendre au sérieux leur travail et aussi à les former pour mettre des structures fiables sur pied aux fins de leur permettre de réaliser leurs projets.

RJDH: En écoutant parler de cette révolution, on est tenté de penser à l’identité musicale centrafricaine qui se confond souvent avec la musique du Congo voisin. Est-ce que vous avez pensé aussi à l’harmonisation et à la valorisation des rythmiques de chez nous pour pouvoir les pousser au niveau international?

IM : ça, c’est un véritable fléau. Moi, Jai pensé avant de repartir à Yaoundé tenir une réunion avec les artistes à tous les niveaux qu’ils soient, urbains ou traditionnels de chez nous. Il faut vraiment qu’il y ait une réflexion profonde à ce sujet et avoir une vision sur cette problématique de la culture centrafricaine pour savoir ce qu’il y a lieu de faire pour préserver cette identité culturelle dont vous faites mention.

Déjà je pense que nous avons une chance d’avoir cette langue le Sango qui est le socle de notre identité. Donc, nous devons la défendre nous devons arrêter de chanter en français en anglais. Notre langue le Sango, nous devrons l’imposer au monde comme les Nigérians, les Ivoiriens et même les Camerounais le font. Je pense qu’il y a cette réflexion qu’on va faire entre artistes après tout cela.

RJDH : Vous travaillez pour une population et vous ne bénéficiez pas des fruits de votre engagement. Est-ce que vous pensez aussi mener ce combat dans votre révolution pour faire aboutir positivement les textes de loi relatifs aux droits d’auteurs et des droits voisins?

IM : Mais bien sûr. On va veiller à ce que cela aboutisse à notre avantage. J’aimerais bien savoir ce que les autorités en charge de ce volet font pour défendre les intérêts des artistes.

RJDH : Vous avez reçu le prix de meilleur artiste international au Cameroun. Nous, au niveau du RJDH, on vous a choisie comme meilleure artiste de l’année. Quel sentiment éprouvez-vous face à tout cela?

IM : Je suis émue et contente mais je pense qu’ils y a énormément de talents dans notre pays. C’est dommage d’attendre que nous nous exilions à l’étranger pour considérer ce que nous faisons. Je pense qu’il faut se concentrer sur la génération qui se bat actuellement et qui a besoin de soutien, qui a besoin de visibilité. Nous devons tout faire pour que notre musique en particulier et l’art centrafricain en général puissent être exportés et vendus à l’extérieur.

Je remercie déjà votre rédaction et je vous suis très reconnaissante. Je vous remercie pour votre souci pour la promotion des artistes centrafricains. Mon vœu est de vous voir poursuivre votre soutien aux artistes comme vous venez de le faire.

RJDH: Après le décès de Vey Zo, auriez-vous en vue un autre projet pour soutenir un artiste centrafricain local ?

IM: Je vais discuter, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, avec les artistes. Il y a beaucoup d’artistes. Il faut voir dans un premier temps comment les orienter. Il y a beaucoup d’artistes qui ne savent pas ce que c’est un «press book». C’est un peu ce qu’on va essayer de leur apprendre et c’est le soutien que je me propose de leur apporter.

RJDH : Merci Idylle Mamba

IM : C’est à moi de vous remercier

Propos recueillis par Juvénal Kohérépédé
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