BANGUI — Un centre de formation en agriculture est ouvert à Bangui depuis la semaine dernière. Le projet est porté par l’Association des Paysans Centrafricains (APC), une structure présidée par le promoteur industriel Bida Koyagbele.
L’objectif de ce centre est de former des jeunes centrafricains dans le domaine de l’agriculture, « notre vision en créant ce centre de formation est d’un coté de doter les jeunes Centrafricains en connaissance requise en matière agricole et de l’autre côté, les amener à avoir des ambitions pour qu’ils puissent être des acteurs de ce domaine qui peut créer de la richesse dans ce pays. Ce centre produira des entrepreneurs en agriculture bio », explique Bida Koyagbele, président de l’Association des Paysans Centrafricains (APC).
Des infrastructures
Le centre de formations dispose de plusieurs bâtiments qui ont été construits à base des matériaux locaux, « nous avons des salles de classe, un répertoire, des salles d’attentes et des espaces d’expérimentation », explique le président qui estime avoir réuni les conditions nécessaires pour que les élèves puissent travailler dans des conditions requises. Selon le constat du RJDH, au moins cinq hectares ont été défrichés pour faciliter les premières expérimentations que devront faire les premiers élèves.
Les bâtiments du centre de formation en agriculture sont construits au bord du fleuve Oubangui, dans le 7ème arrondissement où les cours théoriques sont dispensés tout comme l’expérimentation, « il s’agit d’un choix stratégique et cela permettra au centre de mieux fonctionner parce que nous aurons tout sur place par ce que si vous avez bien vu, il y a les cours théoriques, la pratique, le répertoire et les plantations définitives », explique le président de l’APC.
Des élèves venus des quatre coins du pays
Les cinquante premiers élèves retenus pour la formation sont venus de tous les coins de la République Centrafricaine, « nous avons des jeunes venus de Bouar, de Kaga-Bandoro, de Birao, de Ndélé, de Sibut, de la Ouaka, de Berberati, de Kabo, de Mbaïki et de Bangui. Ici, c’est le brassage sur tous les plans, ethnique, religieux et autres. L’essentiel c’est d’avoir les ambitions qu’il faut et de s’engager », nous explique le coordonnateur de l’APC.
Tous les cinquante élèves sont pris en charge sur le plan alimentaire tandis que ceux venus de l’arrière-pays sont hébergés par l’association, « parmi les trente, nous avons beaucoup qui sont venus de l’arrière-pays. A ceux-là, nous avons réservé une maison d’habitation. Il y a une bourse mensuelle de 30.000 FCFA qui est attribuée à tout le monde en plus des repas qu’on leur sert et des frais de transport quotidiens », précise Bida Koyagbele.
Rodrigue Bissakounou venu de la Nana-Gribizi considère cette formation comme une opportunité, « je suis fier de faire partie des premiers élèves de ce centre qui a accueilli des Centrafricains venus de partout. Nous avançons bien pour le moment. Nous sommes logés et pris en charge par l’APC qui sert des repas et met à notre disposition des frais de transport et une bourse. C’est une opportunité en or et, à moi et aux autres de la saisir une bonne fois pour toutes », confie-t-il au RJDH.
Des crédits prévus
L’Association des Paysans Centrafricains projette de servir de garantie afin que les élèves sortis de ce centre puissent avoir des crédits afin de lancer leurs propres activités, « nous voulons des entrepreneurs à la fin de cette formation. Notre ambition n’est pas de les former et les abandonner. Nous servirons de garantir auprès des banques pour qu’ils aient des crédits pour mettre en œuvre leur projet », promet Bida Koyagbele qui dit croire en la jeune centrafricaine, « nous avons une jeunesse dynamique mais il faut lui donner l’occasion de croire en elle-même, c’est ce que nous voulons faire », explique-t-il.
L’Association des Paysans Centrafricains présidée par Bida Koyagbele est en train de mettre sur pied un complexe industriel dans le 7ème arrondissement. Ce leader paysans s’est fait connaitre entre 2012 et 2013 dans le domaine industriel en mettant en place une usine de fabrication d’huile raffinée sur place à Bangui. Son entreprise avait été détruite lors du coup d’Etat de mars 2013.