PAOUA— Au moins 26 commerçants peuls sont bloqués depuis plus d’une semaine devant la base de la Minusca à Paoua. L’insécurité sur l’axe Paoua-Bémal en est la cause.
Ces commerçants peuhls étaient venus de Bémal pour vendre leurs bœufs au moment où les violences ont éclaté après eux sur l’axe Paoua-Bémal. Dans l’impossibilité de retourner chez eux, ces commerçants peulhs ont trouvé mieux de se réfugier devant la base de la Minusca de Paoua.
Alake, l’un de ces commerçants explique au RJDH les faits. «Nous sommes venus de Bémal pour vendre nos bœufs. Les gens nous ont volé 15 bœufs. Retourner à Bémal équivaudrait à un suicide. Nous sommes 26 éleveurs commerçants. Trouver à manger à Paoua est devenu une gageure», raconte ce dernier.
Pour lui, la répercussion des combats à Paoua les empêche même de vivre chez des parents. «A Paoua, on a tué deux personnes en notre présence, nous avons peur, nous n’avons pas de maison ici, c’est pourquoi nous dormons devant la base de la Minusca en attendant de trouver une occasion pour rentrer chez nous», a-t-il ajouté.
Le chef d’équipe de ces peulhs plaide pour leur sécurité. «Nous voulons rentrer chez nous. Que le gouvernement et la Minusca fassent tout pour nous sécuriser. Nous n’avons rien à voir dans les combats entre les groupes armés. Nous sommes des commerçants et non des combattants. Nous demandons aussi à Dieu de nous donner la paix. S’il y’a la paix, chacun pourra vaquer à ses occupations», lance Alake.
Plusieurs autres peuls, pour la plupart des femmes et des enfants d’un village proche de Paoua, ont trouvé refuge dans les locaux de la gendarmerie territoriale de Paoua, suite à la tension autour de la ville.