La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) condamne la poursuite des violences entre les groupes Révolution et Justice (RJ), répondant à l’autorité d’Armel Ningatoloum Sayo, et le Mouvement National de Libération de Centrafrique sous le commandement de Mahamat Bahar. Ces violences, déclenchées à la fin du mois de décembre, ont conduit à la déstabilisation de plusieurs localités autour de Paoua, engendrant le déplacement de 60.000 personnes et provoquant une grave crise humanitaire. Ce, malgré les appels du Gouvernement centrafricain, de l’Union africaine et de la MINUSCA aux deux groupes en vue de la cessation des hostilités et la protection des civils.
Les enquêtes préliminaires menées par la MINUSCA indiquent que les éléments du groupe RJ ont intentionnellement attaqué et tué des civils, en visant particulièrement les communautés musulmanes et Peuhles. Par ailleurs, le MNLC serait responsable de la destruction de plusieurs villages au nord de Paoua, brûlant des centaines de maisons et provoquant la mort et le déplacement forcé des populations de ces zones. De nombreux civils seraient encore cachés en brousse, privés de toute assistance, en raison de l’occupation des axes par les groupes armés.
La MINUSCA conduit une opération visant à consolider un périmètre de sécurité sans groupes armés autour de la ville de Paoua, en vue de permettre le retour des déplacés.
La MINUSCA rappelle à Armel Ningatoloum Sayo et Mahamat Bahar leur responsabilité de commandement pour les crimes graves commis par des éléments sous leur autorité.
La MINUSCA travaille en étroite collaboration avec le Gouvernement centrafricain afin d’appuyer ses efforts dans la conduite d’enquêtes appropriées pour établir les faits et poursuivre les auteurs des violations, leurs commandants et supérieurs hiérarchiques.