BANGUI — Des groupes armés interrogés sur le procès de Rodrigue Ngaïbona alias «général Andjilo» sont divisés dans leurs appréciations. Pour certains, la justice est souveraine pour réprimer les criminels, alors que d’autres parlent d’une crise communautaire que seule la justice internationale est compétente pour la juger. Propos exprimés ce jour lors des entretiens avec le RJDH.
La réaction des groupes armés par rapport au procès du général Andjilo intervient après le réquisitoire du ministère public qui demande la peine de travaux forcés à perpétuité contre l’accusé Rodrigue Ngaïbona alias général Andjilo poursuivi pour 6 chefs d’accusation.
Abdoulkasim Algoni Tidjani, porte-parole du mouvement armé MPC du général Alkatim, pense que la justice est souveraine pour réprimer les criminels, «nous ne pouvons pas refuser le jugement. Si la personne a commis des crimes, c’est normal qu’elle soit jugée parce que la justice est faite pour juger les criminels. Si la justice lui reproche quelque chose, c’est normal qu’il soit jugé. Nous voulons tous la justice mais dès lors que les gens ont encore les armes, comment cela peut-il se faire?» s’interroge-t-il.
Un avis contraire à celui du FPRC, contacté depuis la ville de Birao. Ali Sidik Aboubakar porte-parole du mouvement pense qu’Andjilo ne devrait pas être jugé seul. Cela est un non évènement pour le FPRC, «Andjilo est un petit criminel qui s’est retrouvé devant la barre mais ceux qui sont derrière Andjilo sont encore libres », regrette-t-il.
Il réclame par la même occasion l’implication de la justice internationale pour que la justice soit rendue, «la crise que nous traversons est communautaire. On ne peut pas accepter qu’un Centrafricain puisse juger un autre car nous avons tous les mains liées. Donc pour notre part, il faut l’implication de la justice internationale », a-t-il souhaité.
Les groupes Anti-Balaka et l’UPC joints sur la question se sont réservés de tout commentaire. Depuis le démarrage du procès le 11 Janvier 2018, Rodrigue Ngaïbona alias « Général Andjilo » a nié tous les faits qui lui sont reprochés. Son procès est un avant-goût et intervient au moment où deux juges internationaux de la Cour Pénale Spéciale viennent d’être nommés notamment un togolais et un béninois.