BANGUI,–L’organisation de défense des Droits de l’Homme, Human Rights Watch a publié le 18 janvier son rapport sur la situation des droits humains en 2017 dans 90 pays dont la République Centrafricaine. L’ONG a souligné que la punition des criminels de guerre est un chalenge pour le retour de la paix.
Dans une République Centrafricaine confrontée à un conflit militaro-politique depuis 2013, le respect des droits humains sont bafoués et les organisations de défense de Droits de l’Homme s’évertuent à dénoncer cela et appeler à la considération des citoyens.
Ainsi, dans son dernier rapport sur 90 pays, Human Rights Watch a regretté qu’en dépit des accords de paix signés par les groupes armés « les violences et les exactions contre les civils n’ont pas cessé. Si l’impunité pour les violations passées et les crimes de guerre sont toujours de mise, il y a eu des progrès dans le processus pour la création d’une Cour pénale spéciale ». Elle a déploré que « l’impunité est toujours l’un des principaux défis à relever pour faire face aux atrocités ».
L’ONG internationale a rappelé qu’elle a documenté « les meurtres d’au moins 249 civils entre mai et septembre en particulier dans les provinces de Basse-Kotto, Haut-Mbomou, Mbomou, Ouham et Ouham-Pendé». Pour Human Rights Watch, « le nombre réel de morts est probablement bien plus élevé ».
Toujours sur l’impunité, l’ONG de défense des droits humains a souligné que « le processus visant à traduire en justice les Casques bleus de l’Union africaine originaire de République du Congo et présumés responsables d’abus en RCA en 2014 n’a pas avancé ». Mais n’a pas dénoncé dans son rapport le mutisme des pays dont leurs soldats sont aussi accusés d’abus sexuels en Centrafrique et celui des militaires français de Sangaris.
Situation humanitaire déplorable à cause des combats :
A cause des affrontements entre les différents belligérants, plus de 1.140.000 centrafricains ont fui leurs domiciles. « Le nombre total de personnes déplacées à l’intérieur du pays (internally displaced persons, ou IDP) à 601.600 d’après les chiffres fournis par l’ONU, et le nombre total de réfugiés à 538.400 » a déploré Human Rights Watch. Elle a indiqué que c’est le taux « le plus élevé depuis la mi-2014 ».
Et, si plus de 1.140.000 centrafricains ont été contraints à se déplacer, la moitié de la population a besoin d’aide humanitaire. « Environ 2,4 millions de personnes, sur une population totale de 4,6 millions, ont besoin d’aide humanitaire », a rappelé l’ONG. Elle se plaint que « le plan d’action humanitaire n’a été financé qu’à 34 pour cent, et il manque 328,3 millions de dollars US (environ 277 millions d’euros) pour compléter le budget ».
Ce rapport sur la situation des Droits de l’Homme en RCA durant 2017 coïncide avec le bilan tragique après les combats entre les groupes armés dans l’Ouham-Pendé : Plus de 100 morts ont été comptabilisés, 60.000 personnes déplacées à Paoua, des milliers à Markounda et 20.000 au Tchad. A l’heure où nous mettons sous presse cet article, le Chef de l’Etat, une délégation gouvernementale, diplomatique et de la Minusca sont à Paoua pour apporter leur soutien aux victimes.