Le procès d’un chef des milices antibalaka et le non-lieu dont bénéficient les soldats français accusés de viols en RCA meublent la Une des quotidiens parus ce jeudi à Bangui
Au sujet du procès du chef des milices antibalaka, l’Agence Centrafrique Presse (ACAP) titre « Maître Jean-Pierre Madoukou demande l'acquittement de Rodrigue Ngaïbona alias ‘’Général Andjilo’’ »
Pour ce site d’information gouvernementale, Maître Jean-Pierre Madoukou, un des avocats de l'ex-chef anti-balaka Rodrigue Ngaïbona alias ‘’Général Andjilo’’a plaidé, mercredi 17 janvier 2018, à Bangui l'acquittement pur et simple de son client, poursuivi pour « assassinat, association de malfaiteurs, vol aggravé, séquestration et détention illégale d'armes et munitions de guerre ».
L’ACAP écrit que prenant la parole en premier en cette 6ème journée du procès de Rodrigue Ngaïbona alias ‘’Général Andjilo’’, Me. Jean-Pierre Madoukou a suivi la ligne retenue par la défense depuis le début du procès en affirmant d'emblée que son client "n'a rien fait" et mérite d'être "acquitté au bénéfice du doute", vu que " le réquisitoire du Procureur général est vide".
A propos de ce réquisitoire du Procureur général, le RJDH titre : « Le procureur général requiert les travaux forcés à perpétuité contre le général Andjilo »
« Travaux forcés à perpétuité, c’est la peine requise par le ministère public contre le général Andjilo, un cadre militaire de la milice Anti-Balaka » relève le RJDH dans sa parution.
Ce réquisitoire fait suite à cinq jours de débats contradictoires.
Des parents, des témoins et des victimes étaient en larmes lorsque le procureur général Eric Didier Tambo a mis un terme à son réquisitoire en requérant la perpétuité pour l’accusé Andjilo écrit cet organe de presse.
Citant un avocat de la partie civile, le RJDH explique que « ces larmes, c’est la preuve que Andjilo a marqué négativement ces familles qui ne vivront jamais comme avant ».
Abordant cette affaire, L’Hirondelle titre « Cour criminelle : le ministère public requiert les travaux forcés à perpétuité contre Rodrigue Ngaïbona alias (Général Andjilo) »
Centrafric Matin relève pour sa part : « Les chefs de guerre commencent à jeter leurs grades de « Généraux » parlant du cas du général Andjilo » des anti-balaka devant la barre »
Le Citoyen un autre quotidien s’interroge « Pourquoi le « général Andjilo » a-t-il voulu »politiser son procès sans toutefois y parvenir ? »
Sur cette interrogation du journal Le Citoyen, l’ACAP note que dans son plaidoyer, Maître Madoukou s'est également employé à dépeindre ‘’Général Andjilo’’ comme un bon père de famille devant son surnom de "Général" non pas au maniement des armes mais plutôt à ses 3 épouses devant lesquelles il avait plaisir à danser le soir au retour du champ et du marché de Bouca où il a ouvert un magasin pour gagner sa vie.
‘’Pour avoir quitté cette vie pour venir délivrer ses compatriotes soumis à des exactions quotidiennes des sélékas, "Général Andjilo" mériterait d'être traité non pas comme un malfaiteur, mais plutôt comme un bienfaiteur ayant fait preuve de "bravoure", a-t-il ajouté.
Sur le non-lieu dans l’affaire des viols des mineurs par des militaires français en Centrafrique, Centrafric Matin titre : « Véritable parodie de justice française dans le cas de viols des mineurs par certains soldats de la Sangaris »
Cependant le journal l’Expansion s’interroge avec cette manchette : « Viol sur mineur : que dit le gouvernement sur le verdict du tribunal français rejetant les accusations de viol d’enfants contre les troupes françaises en RCA ? »
Pour le journal Le Pays, « Un rapport des Nations Unies est à l’origine d’une enquête du parquet de Paris sur des « abus sexuels sur mineurs » en Centrafrique : des crimes possibles, mais pas de coupable identifiés »
Le RJDH titre « viol sur mineur : non-lieu pour les soldats français accusés de viol d’enfants en Centrafrique ».
Ce journal écrit qu’au moment où la France est auditionnée dans le cadre de son Examen périodique Universel au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève, le parquet de Paris a prononcé le 11 janvier un arrêt de non-lieu sur le viol de mineurs dont étaient accusés des militaires français de l’Opération Sangaris.
Aux juges d’instruction de décider de la tenue d’un procès ou de confirmer ce non-lieu relève le journal
« Que disent Bangui et les ONG de protection des Droits de l’Homme ? » S’interroge le RJDH.
Selon le RJDH cette décision de justice est désapprouvée sur la toile et la responsabilité est partagée pour certains.
BB/of/APA