Mgr Nzapalaïnga Dieudonné a du mal à trouver les mots pour parler des maux dont souffre son pays, la République centrafricaine : fréquentes exactions, groupes armés tout puissants, pauvreté immense, population abandonnée par l’État… Engagé dès les premiers jours du conflit en faveur de la réconciliation et de la paix, l’archevêque de Bangui refuse aujourd’hui de se résigner, et va encore et toujours sur le « front écouter et consoler les oubliés, les perdus, les désespérés… »
Quelle est votre analyse de la situation en RCA ?
C’est une crise militaro-politique.
Militaire parce que les 15 groupes armés existants contrôlent les trois quarts du pays. Ils prétendent protéger la population alors qu’ils se comportent en prédateurs : dans 14 des 16 préfectures du pays le racket organisé par ces groupes est un fléau quotidien auquel se rajoutent des exactions et massacres.
Politique, car au vu de la situation les services publics de santé, d’éducation, de police et de justice tendent à s’effacer progressivement. Et ce ne sont pas ces « groupes » qui vont construire des routes, des écoles ou des dispensaires…
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