Le Ministre Honoré Féizouré, de l’Agriculture et du développement rural, a ouvert, ce mercredi 24 janvier 2018, à l’hôtel J-M Résidence à Bangui, l’« Atelier national sur la définition des principes nationaux, l’élaboration du Plan d’action et la mise en place de la Plateforme nationale pour un développement responsable et durable de la filière de l’huile de palme en RCA ». Il s’agit d’une initiative de l’Ong WWF coordonnée au plan national par Jean Bernard Yarissem en partenariat avec l’organe régional PROFOREST, à travers le Tropical forest alliance (TFA) 2020.
Depuis la nouvelle dynamique lancée par le gouvernement centrafricain pour la relance de l’économique, le Ministère de l’Agriculture en charge de l’un des secteurs productifs a ambitionné la relance de toutes les filières agricoles. C’est ainsi qu’après le coton, le café et bien autres produits, la filière Palmier à huile vient d’entrer dans la cadence. A en croire le Ministre Féizouré qui a ouvert les travaux, la relance du secteur d’Huile de palme s’inscrit plus généralement dans le cadre du Plan national d’investissement agricole, sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIANSAN) et le Plan national de consolidation de la paix et de relèvement économique (RCPCA).
L’atelier de trois jours qui s’est ouvert mercredi dernier à l’hôtel J-M Résidence fait justement suite, il y a une semaine, à la visite du Ministre Honoré Féizouré sur le site de CENTRAPAL dans la Lobaye, en vue d’une relance de ladite société à travers sa privatisation. C’est dans cette logique qu’il faut comprendre l’adhésion de la RCA en octobre dernier à TFA 2020. Le Coordonnateur de WWF place ces assises dans le cadre du Programme régional sur la filière Huile de palme d’une part, et de l’Initiative de l’Alliance pour les forêts tropicales pour la production durable d’huile de palm en Afrique à l’horizon 2020 d’autre part.
Cependant, l’atelier national de J-M Résidence vise à renforcer la participation de la République centrafricaine à l’initiative TFA 2020 par la finalisation de la phase de développement du processus. De manière spécifique ces assises doivent permettre de (1) renforcer la compréhension et l’adhésion des parties prenantes de la filière huile de palme à la vision (Promouvoir une production responsable et durable de l’huile de palme en RCA), aux objectifs et au processus TFA 2020-APOI ; (2) examiner et adopter les principes nationaux de développement durable de la filière huile de palme pour la RCA ; (3) examiner et valider le plan d’action national ; (4) examiner et valider la composition d’une Plateforme nationale sur la filière huile de palme durable et responsable en RCA.
En prenant la parole à l’occasion de l’Ouverture des travaux, le Ministre Honoré Féizouré a rappelé de prime abord les potentialités agricoles de la RCA avant de lever un coin de voile sur l’historique du palmier à huile dans le pays. Selon le Ministre, la filière Palmier à huile a été introduite en RCA en 1953 avec une expérience de paysannat lancée à Kémbé dans la Basse-Kotto. 1400 hectares ont été mis en chantier. Plus tard en 1975, la Centrafricaine de palmier (CENTRAPALM) a été créée avec ambition de couvrir le marché intérieur centrafricain et réduire la dépendance du pays vis-à-vis des pays de la sous-région. 2500 hectares ont été mis en exploitation. Seulement, la société va traverser à une période donnée, un cycle de contre-performance d’où l’intervention des partenaires privés dont Palmex, Palm d’Or… . Cette situation a replongé la RCA dans la dépendance avec 90% de l’huile de palme importées, à ce jour.
Parlant de l’enjeu même de l’atelier, Féizouré note que « la République centrafricaine n’est pas à l’abri de la déforestation si les dispositions ne sont pas prises avec l’appui du gouvernement de mettre en valeur les potentiels agro-écologiques du pays ». Evidemment, dans les dispositions dont fait allusion le Ministre Féizouré, il y a le développement du partenariat Public/privé au profit de l’agro-écologie qui tient compte de l’environnement.
C’est en cela que Jean Bernard Yarissem, Coordonnateur national du WWF a justifié l’intérêt pour son organisation à s’impliquer dans le développement de l’agriculture, notamment la filière de palmier à huile. « Il peut paraitre un peu étonnant pour beaucoup que le WWF et le Ministère de l’agriculture se mettent ensemble pour encadrer la promotion et le développement de la filière Huile de palme », relève Yarissem qui rassure que « c’est l’un des objectifs globaux de WWF qui a compris très tôt que le développement du pays doit s’appuyer nécessairement sur la valorisation des ressources naturelles en général et le développement du secteur agricole en particulier ».
Avant de déclarer ouverts les travaux, le Ministre de l’Agriculture et du développement rural a souligné que les conclusions de cet atelier sont déterminantes, car elles permettront d’identifier, de formuler et de mettre en œuvre les projets pour la relance de la filière palmier à huile en République centrafricaine.
Fred Krock