Ils sont une centaine, en tout 204, à être accueillis sur le sol soudanais il y’a quelques semaines. Tous, des soldats et officiers de l’armée nationale centrafricaine (FACA) qui sont actuellement logés dans un camp militaire isolé pour une formation de recyclage militaire par des instructeurs russes identifiés comme des mercenaires. Alors, pourquoi le Président Touadera cache-t-il au peuple centrafricain les en dessous de son contrat signé avec ces Russes ?
Il est vrai que la quasi-totalité des Centrafricains souhaite revoir les soldats de leur armée sur le théâtre d’opérations. Raison évoquée, c’est eux qui connaissent les coins et recoins du pays afin de contribuer efficacement au retour à la paie dans le pays. Mais cela devrait se faire dans une transparence totale sans occulter aucune volonté de business derrière.
Après la visite éclair au Khartoum, le 12 décembre dernier, du président Faustin Archange Touadera à son homologue soudanais Omar El Béchir et la sollicitation du premier à envoyer ses soldats formés sur le sol soudanais, une de nos équipes en charge d’enquête et d’investigation a pu mettre la main sur une copie d’un document confidentiel signé par le Président Touadera aux fins d’envoyer en formation quelques 200 soldats Faca et gardes-présidentiels au Soudan. Chose devenue désormais une réalité, ces éléments, composés des soldats et officiers subalternes, séjournent depuis plus d’une semaine dans une base militaire aux confins du Soudan frontalier avec l’Égypte.
Chose étonnante, cette formation n’est pas assurée par les instructeurs soudanais, mais plutôt par des Russes identifiés comme des mercenaires par les autorités soudainaises. Selon nos informations, d’après les conditions de formations et son régime alimentaire, plusieurs de ces soldats risquent de laisser leur vie s’ils ne tirent pas, à temps, les Grecques.
D’après notre enquête sur place, chaque stagiaire a droit, par jour que Dieu fait, à une seule boite de conserve en guise de repas. Une boite de conserve aux aliments russes que les stagiaires ont du mal à avaler. Habitués aux aliments plus lourds et pesants, les estomacs d’une centaine d’entre eux se vident, entrainant ainsi des perdes importantes de poids.
« Mon mari partit en formation au Soudan risque de mourir de faim » alerte la femme d’un soldat identifié sur place à CNC.
Cette formation qui pourrait durer plus de six mois va permettre au Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, d’avoir en sus des autres formations, plus de 300 hommes acquis à sa cause. Un geste symbolisant un merci de la part du général Ngaïfei Ludovic Chef d’État-major des FACAs après le refus de Simplice Mathieu Sarandji de cosigner avec Touadéra, le décret de son limogeage à son poste, au nom de solidarité ethnique. Et au président Touadera, plus de 500 hommes dans sa propre garde rapprochée.
Rappelant que plusieurs pays africains ont déjà formé et recyclé plus de 2 000 soldats sur base des accords restés encore flous et ces soldats n’ont pas encore utilisé sur le théâtre d’opérations.
Pourquoi le président Touadera veut à tout prix contourner les partenaires ?
Difficile de le savoir. Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à donner son feu vert aux instructeurs russes de venir former, sur le sol centrafricain après le départ de l’EUTM, les soldats de l’armée nationale en décomposition avancée, voilà que la Tortue de Damara s’empresse et se laisse emporter par son comportement de volte-face.
Mais d’après un Expert militaire contacté par CNC, Faustin Archange Touadéra est animé par le seul esprit d’avoir une armée soumise à lui et prête à réprimer, dans le sang s’il le faut, toutes contestations qui surviendront le jour de la proclamation de sa réélection en 2021. Un clin d’œil d’avertissement à son opposant et adversaire farouche.
En attendant le retour au pays, CNC souhaite bonne chance à ces soldats.
Gisèle Moloma