Le "PK5", quartier musulman de Bangui et coeur commercial de la capitale centrafricaine, connait depuis plusieurs jours un regain de tension, conséquence des tensions entre commerçants et "groupes d'auto-défense" locaux.
Vendredi soir, une personne a été tuée par balle, au cours d'un incident dont le déroulé n'a pu être établi clairement, a appris l'AFP de sources concordantes. Des tirs ont également été entendus, dimanche matin, dans la même zone.
Le quartier de PK5 où habite la majorité des musulmans de Bangui, est sous pression depuis que les commerçants ont décidé, le 18 janvier dernier, d'arrêter de payer les groupes dit "d'autodéfense", censé assurer leur protection depuis 2014, a appris l'AFP de sources concordantes au PK5 et à l'ONU.
Les commerçants ont également déposé une dizaine de plaintes, notamment contre un groupe emmené par un certain "Force", et ont demandé à l'Etat et à la Minusca (la force de l'ONU) le démantèlement des bases de tous ces groupes dans le quartier.
"La Minusca accueille positivement cette nouvelle approche", a déclaré à l'AFP Hervé Verhoosel, en charge de la communication de la force onusienne.
Ces groupes ont longtemps défendu le quartier PK5 des attaques des groupes rivaux "anti-balaka" (prétendant défendre la minorité chrétienne), venus des autres secteurs de la capitale.
Cette décision fait suite à une série d'incidents violents qui amputent le chiffre d'affaires des commerçants et excèdent une partie de la population. Le dernier en date, impliquant des hommes affiliés au groupe de Force et d'autres proches d'un groupe de commerçants armés, a provoqué l'incendie, le 17 janvier, de 44 boutiques du quartier et la destruction de nombreuses marchandises, selon des notables sur place.
La Minusca a considérablement renforcé ses patrouilles dans la zone depuis mercredi, a constaté un correspondant de l'AFP. "La Minusca fait un effort particulier pour la protection des civils", a confirmé à l'AFP une source onusienne.