Si sur le plan national les différentes factions de l’ex-coalition séléka multiplient les tractations en vue d’unir leurs forces pour mieux résister aux attaques de leurs ennemis, à l’extérieur du pays par contre, c’est tout le contraire qui se produit. Les Séléka de l’extérieur, c’est-à-dire la base intellectuelle et politique du mouvement, viennent à leur tour de se diviser en deux factions. Pourquoi tout ce micmac au sein de l’ex-coalition Séléka ?
« Diviser pour mieux régner ». Un adage bien connu et pratiqué par les hommes au pouvoir en Afrique. Et c’est la politique que se livrent depuis plusieurs mois les proches du président Touadera afin de nuire ou de fragiliser, sur le terrain, l’aile militaire de la séléka.
D’après nos informations et cela depuis plusieurs mois, une partie minoritaire de la branche intellectuelle de la séléka rapprochée par le pouvoir, est sur le point de se rallier au président Touadera contrairement à une majorité qui préfère travailler selon la ligne directrice tracée par l’un de leurs leader Nourredine Adam, à savoir : « marcher sur Bangui et chasser le président Faustin Archange Touadera et toute son équipe au pouvoir ». C’est ce qui justifie la tractation en cours à Paris entre les envoyés spéciaux de Touadera sous la houlette de Fidèle Ngouandjika et la branche minoritaire dont une partie réside au Canada.
Pour le camp de la branche pro-touadera, certains souhaitent livrer le Président de l’Assemblée nationale Abdoul Karim Meckassoua qu’ils accusent de haute trahison vis-à-vis d’eux du moment où il ne pense plus à eux depuis qu’il est arrivée à la tête de l’Asemblée nationale. Ils projettent de remettre à la fin de négociation à l’envoyé spécial de Touadera Fidèle Ngouandjika, d’après un membre influant de la branche dissidente contacté depuis Paris par CNC, certaines preuves irréfutables d’implication du Très Honorable Abdoul Karim Meckassoua dans la mise en place et le montage de la stratégie de la séléka.
D’autres, plus extrémistes, comptent remettre ces preuves à la justice centrafricaine et internationale. Pour eux, Abdoul Karim Meckassoua est l’homme qui a recruté les mercenaires Zakawas pour chasser Patassé au pouvoir et, à nouveau, créer la séléka pour chasser le couple Bozizé–Touadera au pouvoir. S’il est arrêté, il y’aura plus de rébellion en Centrafrique.
En tout cas c’est ce qui se trame en ce moment au sein de l’aile intellectuelle de la coalition séléka basée à Paris, Londres et Canada.
Du côté du pouvoir, ils affirment que « si ce ralliement se matérialise, c’est deux pas en avant. Un, vers la recherche effrénée de la paix et un autre, vers celle de la justice dans le pays ». Commente une personnalité proche du dossier.
Seul l’avenir déjà proche nous le dira qui a raison et qui à tort.
Félix Ndoumba